L’Union Africaine se prononce sur l’Egypte

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Le Conseil s’est félicité des actions entreprises par le Groupe de haut niveau présidé par l’ancien Président Alpha Oumar Konaré du Mali et comprenant l’ancien Président Festus Mogae du Botswana et l’ancien Premier Ministre Dileita Mohammed Dileita de Djibouti, depuis sa mise en place par la Présidente de la Commission, Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma, le 8 juillet 2013, conformément au communiqué PSC/PR/COMM.2(CCCLXXXIV) adopté par le Conseil lors de sa 384ème réunion tenue le 5 juillet 2013.

À cet égard, le Conseil a pris note avec satisfaction du rapport sur la visite effectuée par le Groupe en Égypte, du 27 juillet au 4 août 2013, et les consultations qu’il a eues avec les différents acteurs politiques et sociaux égyptiens. Le Conseil a remercié les autorités intérimaires et les autres parties prenantes égyptiennes pour leur disponibilité et la coopération apportée au Groupe de haut niveau.

Le Conseil a noté avec préoccupation qu’en dépit des initiatives prises par des acteurs égyptiens et différents membres de la communauté internationale, la situation sur le terrain reste tendue, nécessitant en conséquence un dialogue constructif entre les parties, en vue d’assurer la stabilité à long terme de l’Égypte, la cohésion et la prospérité de son peuple.

Le Conseil a fermement condamné les actes de violence qui ont conduit aujourd’hui à la perte de nombreuses vies humaines au Caire et ailleurs en Egypte, et a instamment demandé à tous les acteurs égyptiens, en particulier les autorités intérimaires, de faire preuve de la plus grande retenue.

Le Conseil a exprimé sa confiance en la capacité du peuple égyptien à trouver, avec le soutien et la solidarité agissante du reste du continent, une solution aux problèmes actuels, en puisant au plus profond de son histoire et dans son génie propre. Le Conseil a réitéré son appel à tous les acteurs égyptiens pour qu’ils fassent preuve de la plus grande retenue, s’abstiennent de tout acte de violence dans un esprit de dialogue, de respect mutuel et de tolérance.

Le Conseil a, dans ce contexte, lancé un appel pressant à l’arrêt de toutes les déclarations inflammatoires et de toute action pouvant troubler l’ordre public, pour créer des conditions favorables à un dialogue fructueux sur les questions qui conditionnent l’avenir immédiat de l’Égypte, afin de permettre une transition inclusive et apaisée devant culminer avec la restauration de l’ordre constitutionnel à travers la tenue d’élections libres, régulières et transparentes. Le Conseil a condamné les attaques terroristes perpétrées dans la région égyptienne du Sinaï.

Le Conseil a réitéré l’importance que revêt une Égypte pacifique, stable et démocratique, et a noté que toute absence de progrès rapides et significatifs dans le règlement des défis actuels aurait des conséquences négatives pour la région et le continent dans son ensemble. Dans ce contexte, le Conseil a souligné le devoir qui incombe à l’Afrique de faire tout ce qui est en son pouvoir pour venir en appui au peuple et aux acteurs égyptiens, dans un esprit de solidarité africaine. Le Conseil s’est dit convaincu que le Groupe peut apporter une contribution significative aux efforts visant à surmonter les défis actuels, étant évidemment entendu que, pour l’UA, tout processus doit, pour aboutir à des résultats durables, être conduit par les Égyptiens et faire l’objet d’une appropriation nationale.

Le Conseil a encouragé le Groupe de haut niveau à poursuivre et à intensifier les efforts engagés, conformément aux dispositions pertinentes du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité. Le Conseil a notamment demandé au Groupe d’entreprendre dans les meilleurs délais une nouvelle mission en Égypte pour réitérer à toutes les parties prenantes l’appel de l’UA au rejet total de la violence, à la retenue et au dialogue dans un esprit constructif et de tolérance mutuelle, élargir et approfondir les échanges avec les parties égyptiennes et entreprendre toute autre action qu’elles jugeraient utile, en vue de désamorcer la tension actuelle et de favoriser l’émergence d’une solution consensuelle. Le Conseil s’est dit confiant que les autorités intérimaires et autres acteurs égyptiens apporteront toute la coopération requise, dans l’esprit des instruments africains pertinents.

Le Conseil a aussi encouragé le Groupe de haut niveau à interagir avec les acteurs africains concernés, pour les tenir constamment informés de l’évolution des efforts de l’UA. De même, le Conseil a invité le Groupe à interagir avec les acteurs internationaux, et a fortement exhorté ces derniers à soutenir pleinement les efforts du Groupe, conformément aux partenariats qui les lient à l’UA.

Source : African Union Commission (AUC)