Bamako (©2024 Afriquinfos)- Limogé quelques jours après avoir tenu des propos critiques envers le pouvoir de Bamako, le désormais ex-premier ministre Choguel Maïga semble ne toujours pas digéré les faits. Cependant, un nouveau chef de gouvernement en la personne du général Abdoulaye Maïga vient d’être nommé.
Quelques heures à peine, après avoir été limogé dans la nuit de ce 20 novembre, Choguel Maïga a publié un message sur les réseaux sociaux pour se défendre des accusations de « trahison » proférées à son encontre par les soutiens de la junte.
Une défense qui ressemble déjà – ou encore – à une offensive de la part de l’ex-premier ministre. À ceux qui l’accusent d’avoir servi le régime pendant trois ans et demi par opportunisme, Choguel Maïga répond qu’il a fait preuve de « patience », « pour faire avancer les choses dans le bon sens ». Il dénonce la « mission de déstabilisation » dont il aurait été victime, de la part d’anciens alliés de son mouvement, le M5-RFP, de « certaines institutions de la transition » ou de « membres du gouvernement ».
Choguel Maïga vise directement celui dont il pouvait se douter qu’il allait lui succéder, le général Abdoulaye Maïga, qui aurait « clandestinement » créé une centaine de nouveaux partis politiques à son insu. Des partis formés, selon l’ancien Premier ministre, de « vrais ennemis de la transition », d’« agents doubles » et de « mercenaires », « mis à contribution » pour exiger sa démission.
Sa réaction virulente et immédiate laisse penser qu’il ne compte ni se taire ni faire profil bas. Choguel Maïga est accusé par les soutiens des putschistes de « déstabilisation » et de « trahison ».
Toutefois, l’ex-chef de gouvernement ne dit rien de ses futures ambitions politiques. Mais de nombreux observateurs estiment que sa tentative de repositionnement en opposant s’inscrit dans la perspective d’une candidature à la prochaine, éventuelle, élection présidentielle.
Le limogeage de Choguel Maïga est intervenu quatre jours après qu’il a tenu des propos critiques envers le pouvoir de Bamako. Profitant de la commémoration de la reprise de Kidal, il s’était plaint d’avoir été mis à l’écart et avait notamment souligné « l’impérieux besoin de clarification politique au Mali [et d’une] réorientation de la transition ».
De son côté, le régime duMali a nommé jeudi un militaire, le général Abdoulaye Maïga, au poste de Premier ministre pour le remplacer, indique un décret présidentiel lu sur la télévision d’État.
« Le général de division Abdoulaye Maïga est nommé Premier ministre« , dit un décret du chef de la junte, le général Assimi Goïta, lu par le secrétaire général de la présidence, Alfousseyni Diawara.
Ancien porte-parole du gouvernement, Abdoulaye Maïga ne figurait pas initialement dans le premier cercle des colonels qui ont renversé le président civil en août 2020. Il s’est rapidement rallié à eux.
Il a été récemment élevé au grade de général, à l’instar de cinq autres des principales figures du régime, dont le président de la Transition Assimi Goïta, général d’armée.
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