Accra (© 2024 Afriquinfos)- La 6e réunion de coordination semestrielle de l’Union africaine (UA) s’est tenue ce 21 juillet 2024 à Accra, la capitale du Ghana. La trame des échanges lors de cet événement d’envergure internationale était les défis et les avancées de l’intégration continentale, consolidant ainsi une vision commune pour l’avenir de l’Afrique.
Le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Président en exercice de l’UA a affirmé dès l’entame de la session que la coordination efficace entre l’UA et les CER (Communautés économiques régionales) constitue un vecteur essentiel d’accélération de la réalisation des programmes d’intégration continentale.
“Elle est d’autant plus important que notre continent fait face à de nombreux défis: économiques, sociaux et sécuritaires et que le monde autour de nous traverse des crises multiformes qui impactent négativement le développement de notre continent”, a souligné le Président en exercice de l’UA. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a insisté dans ce sens qu’il y a urgence à assurer une meilleure intégration des plans de développement nationaux dans les programmes continentaux, afin de garantir les intérêts nationaux et l’appropriation locale de la coopération régionale.
Cela, a-t-il précisé, assure une meilleure intégration du continent, et favorise l’unicité de sa voix au niveau mondial, notamment aux Nations Unies, à l’OMC, au FMI et à la Banque Mondiale, ainsi qu’au G20. Lui donnant ainsi les moyens de contribuer à l’articulation des agendas mondiaux sur des questions critiques pour l’Afrique. Comme la réforme de l’architecture financière mondiale, la coopération fiscale internationale, la réduction des flux financiers illicites, et les actions pour le financement du développement durable.
De son côté, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat a relevé l’importance du renforcement de l’interaction entre l’intégration économique du continent et la consolidation de la paix et de la sécurité. Moussa Faki Mahamat a également souligné qu’il est fondamental que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) adosse son activité sur les réalisations des CER.
Evoquant la capacité de garantir une répartition équitable des coûts et bénéfices résultant de l’intégration, le président de la Commission a noté que le fonds de compensation, envisagé avec onze milliards d’euros, ne sera pas suffisant pour combler le fossé de développement entre les Etats membres.
A cet effet, il a mis l’accent sur l’impératif de développer des mécanismes innovants de solidarité et de mobiliser des financements ciblés aux fins d’une croissance inclusive. Pour sa part, le Président ghanéen Nana Akufo-Addo a souligné la nécessité de consolider les institutions financières fragmentées de l’Afrique afin de créer un cadre financier plus cohérent et efficace, expliquant que cette consolidation permettrait de rationaliser les efforts du continent, de réduire les inefficacités et les duplications d’efforts, et d’améliorer la capacité à mobiliser des ressources nationales et externes.
Il a également mis en avant l’importance d’accroître les investissements dans des domaines essentiels tels que l’éducation, les infrastructures, les soins de santé et la technologie, soulignant le caractère crucial de ces investissements pour favoriser un développement global et durable à travers le continent africain.
Le Président ghanéen a insisté dans ce sens sur le rôle crucial de la Banque centrale africaine (BCA), de la Banque africaine d’investissement et du Fonds monétaire africain pour atteindre une stabilité financière et une intégration économique nécessaires à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’UA. La consolidation de ces institutions renforcerait la position de l’Afrique dans le système financier mondial et améliorerait la qualité de vie des Africains, grâce à un meilleur accès aux services essentiels et aux opportunités, a-t-il soutenu.
La réunion axée sur le thème « Éduquer une Afrique adaptée au XXIe siècle » s’est conclue par l’adoption d’une déclaration finale par les Chefs d’État et de Gouvernement, réaffirmant leur engagement à promouvoir l’intégration économique et à répondre aux aspirations des citoyens africains. Cette déclaration marque une étape importante vers une Afrique plus unie, plus prospère et mieux préparée à relever les défis mondiaux.
En somme, la sixième réunion de coordination semestrielle de l’Union Africaine à Accra a non seulement renforcé les liens entre les Nations africaines, mais elle a aussi tracé une feuille de route pour une intégration économique et sociale renforcée, ouvrant la voie à une ère de prospérité partagée pour le continent.
La réunion de coordination semestrielle, établie en 2017, sert de forum principal pour aligner le travail de l’UA et des CER, et coordonner la mise en œuvre du programme d’intégration continentale. Cette réunion remplace les Sommets traditionnels de juin/juillet.
V. A.