Joint au téléphone à Ouagadougou au Burkina Faso du fait de ces négociations, le vice-président du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) et président de la Commission de négociation MNLA-HCUA (le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad), a réaffirmé sa ferme revendication d'une "large autonomie" de l'Azawad, le nom que les rebelles touaregs donnent au Nord du Mali, sans laquelle une nouvelle rébellion ne ne peut pas être empêchée.
Ayant respecté l'accord préliminaire en laissant le déroulement de l4élection présidentielle dans les deux mois passés, les Touaregs qui tiennent deux tiers de la surface du Mali attendent des nouvelles autorités dirigées par IBK, des gestes manifestant le respect de leur part envers les engagements définis dans l'accord de cessez-le-feu du 18 juin, dont par exemple l'ouverture des négotiations d'un dialogue inclusif d'ici dans deux mois comme prévu par cet accord, a-t-il laissé entendre.
Question : Avez-vous adressé un message de félicitation au nouveau président ? Serez-vous présent à la cérémonie de son investure?
Réponse : Je demande à tous les journalistes qui m'ont inverviewé de transmettre mes félicitations au président IBK par rapport à son élection. Je n'ai pas son numéro pour le féliciter directement. S'il nous invite officiellement (à la cérémonie d'investure, ndlr), je ne vois pas la raison pour laquelle on ne viendra pas.
Q : Pour les négotiations qui sont prévues, avez-vous déjà un agenda?
R : Oui, nous avons des idées, nous sommes prêts. Nous avons déjà avancé nos revendiquations. L'accord préliminatire de Ouagadougou dit que 60 jours après l'inverstiture du président, des pourparlers seront ouverts. Etant acteur de l'accord, nous n'attendons que les engagements soient pris de part et d'autre.
Q : Une fois les négotiations lancées, allez-vous insister sur votre revendication de l'autonomie ?
R : Mais c'est clair! Nous demandons une large autonomie de l'Azawad. L'Azawad, c'est Gao, Tombouctou, Kidal, jusqu'à Douentza.
Q : En ce qui concerne les questions sociales et économiques, quelles seront vos revendications?
R : Nous sommes très avancés dans nos revendications. Nous n'attendons que le gouvernement soit mis en place pour les étaler sur la table.
Q : Au cas où les autorités n'acceptent pas vos revendications, quelle sera votre réaction ?
R : Nous resterons sur notre objectif. La crise n'est pas prête à être éliminée comme cela si les uns et les autres n'ont pas la volonté d'amener une solution définitive. On va continuer.
Q : Et que ferez-vous si les conclus des négotiations ne sont pas acceptées par les peuples du Sud ?
R : Nous pensons que IBK est un homme de rigueur, un homme qui respecte sa parole donnée. C'est pour cela d'ailleurs que parmi les 27 candidats, il était le seul à pouvoir dire publiquement qu'il y a un problème entre le Nord et le Sud, et qu'il faut gérer. Aucun autre candidat n'avait pas le courage de le dire. C'est un homme que nous avons connu. Quand il était Premier ministre, il ne suivait pas la rue, il suivait la vérité. S'il reste comme nous l'avons connu, il n'y aura pas problème d'amener une solution définitive à la crise. Si une partie récuse les accords, il ne peut pas empêcher la rébellion. Ils étaient tous là quand la rébellion a éclaté et ils n'ont rien fait pour l'empêcher. Aujourd'hui, nous aussi nous ne pouvons pas l'empêcher. Il vaut mieux toucher le fond du problème. Pour moi, c'est ça la solution idéale.
Q : Etes-vous optimiste pour l'issue des négotiations ?
R : Je suis très optimiste avec IBK élu à la présidence. Tous les Maliens pensent qu'il est quelqu'un qui ne dit pas ce qu'il ne fera pas. S'il dit "je fais", il fera. Nous avons besoin des hommes comme ça. Nous avons tous à gagner avec IBK en tant que président.
Q : Vous vous trouvez actuellement à Ouagadoudou, envisagez- vous un retour rapide au pays?
R : Si les conditions sont réunies pour qu'on retourne, on retourne. Les premières conditions sont le respect de la parole et l'ouverture des pourparlers. Sinon, nous pouvons rentrer à Kidal où se trouve notre force sans problème. Mais pour Bamako où les conditions de sécurité ne sont pas réunies, je ne peux pas aller. Le pouvoir qui était en place n'a pas tenu ses engagements vis-à- vis de l'accord. C'est complètement impossible pour moi de me déplacer vers Bamako. Quand le président IBK sera investi dans ses fonctions, beucoup de comportements vont changer parce que notre combat est contre un système dont il a été témoin et qu'il décrie aussi. Au cas où il y aura des changements quand il sera investi, nous allons rentrer au pays. Nous ne sommes pas des Bukinabè, nous sommes des Maliens.