Gaborone (© 2024 Afriquinfos)- Le VIH continue de faire des victimes en Afrique et dans le monde. Selon des données de l’ONUSIDA, en 2023, au moins 650.000 personnes dans le monde sont mortes du VIH/SIDA, et 60% d’entre elles se trouvaient en Afrique. Des chiffres rapportés par l’ambassadeur John N. Nkengasong, coordonnateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le SIDA et haut responsable du Bureau américain de la sécurité et de la diplomatie sanitaires mondiales. John N. Nkengasong s’est exprimé ce 10 octobre 2024 sur le sujet.
‘’La lutte contre le VIH/sida n’est pas terminée, nous devons donc poursuivre ces actions de riposte, continuer à traiter les personnes infectées et prévenir les nouvelles infections’’, a martelé le haut responsable du Bureau de la sécurité et de la diplomatie sanitaire mondiale, et coordonnateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida.
Le diplomate a donné ces informations, alors qu’il faisait le point sur les avancées et les défis du PEPFAR, le plan présidentiel d’aide d’urgence des États-Unis à la lutte contre le sida, et ce, dans le cadre d’une tournée sur le continent.
‘’Le VIH/sida n’est pas une maladie du passé. C’est une maladie du présent. Et nous devons veiller à ne pas être vulnérables du fait de notre propre réussite. Certes d’excellents résultats en termes de contrôle du VIH ont été obtenus. ‘’Mais la lutte n’est pas terminée’’, a martelé le diplomate lors d’un point de presse tenu à Gaborone au Botswana, le 10 octobre dernier.
Et de poursuivre selon une analyse : ‘’l’année dernière, le Botswana a enregistré 4 200 nouveaux cas d’infection, dont beaucoup chez des jeunes. Je ne pense pas que nous ayons – dans ce pays, enregistré 4 000 cas de variole ou de toute autre maladie émergente. Le VIH est donc toujours là. Et je ne pense pas que la mpox ait tué 450 000 personnes en un an ; cela représente 60 % des décès dans le monde. Le VIH est donc toujours présent.’’
Les actions de lutte contre le VIH/sida menées depuis 21 ans dans le cadre du PEPFAR, ont tout de même conduit à réaliser d’énormes progrès. Un pays comme le Botswana a atteint les trois objectifs de 95 fixés par l’ONUSIDA, un programme commun des Nations unies contre le sida, selon lequel ‘’nous devons essentiellement, d’ici 2025, nous assurer que chaque pays identifie 95 % des personnes touchées, qui doivent connaitre leur statut, que 95% d’entre elles sont sous traitement et que la charge virale de 95% d’entre elles est supprimée’’, a en ce sens souligné John N. Nkengasong.
Selon l’ambassadeur, le VIH est malheureusement un virus très intelligent. ‘’C’est un rétrovirus, ce qui signifie qu’il faudra déployer des efforts considérables, si nous avons la chance de disposer d’un vaccin et d’un remède, pour pouvoir dire que nous avons éradiqué le VIH ou éliminé le VIH, tout comme nous l’avons fait pour la polio – nous le faisons pour la polio ou la variole’’, a-t-il expliqué.
‘’Nous devons par ailleurs réfléchir aux moyens de poursuivre les progrès que nous avons réalisés au cours des 21 dernières années en maintenant les personnes sous traitement et en veillant à ce que le nombre de personnes nouvellement infectées diminue’’, a-t-il également laissé entendre.
‘’Une pandémie cachée’’
Le VIH est une pandémie cachée. Il n’apparaît pas comme ça. Il est très discret dans nos communautés et se propage silencieusement. C’est pourquoi il n’est pas très visible.
Cette tournée sur le continent, le diplomate l’a effectuée, en vue de rencontrer les plus hauts dirigeants de chaque pays – pour leur dire, ‘’écoutez, nous avons fait des progrès, mais la lutte contre le VIH/sida n’est pas terminée, elle n’est pas finie. Vous devez continuer à mobiliser vos propres ressources dans la lutte, tout comme nous engageons les ressources américaines.
Vous devez concevoir vos programmes de manière à ce qu’ils puissent répondre aux besoins actuels et remédier aux inégalités qui existent chez les jeunes enfants, les adolescentes et les jeunes femmes, ainsi qu’au sein des populations clés’’, a fait savoir, Nkengasong, tout en invitant les uns et les autres à se rappeler ‘’d’où nous venons, et se rappeler que si nous ne parvenons pas à poursuivre nos actions de riposte, le visage hideux du VIH que nous avons vu il y a 20 ans émergera au Botswana et dans de nombreux pays d’Afrique’’.
Et de marteler de nouveau : ‘’La lutte contre le VIH/sida n’est pas terminée. Ma priorité absolue est de continuer à travailler avec le Congrès pour obtenir une réautorisation sans réserve pour cinq ans, ce qui nous permettrait d’atteindre notre objectif de 2030’’.
À l’approche de 2030, ‘’je veux dire que nous avons progressé dans la lutte contre le VIH, ou que nous n’avons rien accompli dans la lutte contre le VIH ou que nous sommes parvenus à quelque chose dans la lutte contre le VIH. C’est à cela que ressemblera 2030’’, a-t-il entre-autre asséné.
Le PEPFAR a facilité le renforcement de plus de 3.000 laboratoires, des laboratoires gouvernementaux, en Afrique, le renforcement de 240.000 travailleurs de la santé, le renforcement de 170.000 établissements de santé sur le continent. Il a également joué un rôle essentiel dans le renforcement des systèmes d’information, des systèmes de surveillance et de la gestion de la chaîne d’approvisionnement en produits de base dans de nombreux pays africains, qui ont servi de plateforme pour permettre aux pays de répondre à d’autres menaces de maladies auxquelles ils sont actuellement confrontés, notamment la mpox, la COVID.
Vignikpo Akpéné