Le passage non concerté de la IVè à la Vè République continue de diviser les Togolais

Afriquinfos Editeur
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Lomé (© 2024 Afriquinfos)-Les députés togolais ont adopté une nouvelle constitution le soir du lundi 25 mars, modifiant le régime présidentiel en régime parlementaire, accordant ainsi au Parlement le pouvoir d’élire le président de la République. Cependant, cette réforme ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique togolaise, suscitant des critiques de l’opposition et de la société civile qui dénoncent un « coup d’État constitutionnel ».

Suite à l’adoption de cette nouvelle constitution, la Conférence des Évêques du Togo (CET) a exprimé ses préoccupations et demandé une audience avec le Président de la République pour discuter de leurs réserves concernant cette modification constitutionnelle. La CET a souligné l’importance de clarifier les raisons de cette modification au peuple togolais et a critiqué le manque de consultation et de débat national inclusif à ce sujet.

Les évêques ont remis en question l’opportunité du moment choisi pour cette modification, notamment en raison de la fin imminente du mandat de l’Assemblée nationale et de l’approche des élections. Ils ont appelé le Président à ne pas promulguer la nouvelle constitution et à engager un dialogue politique inclusif après les prochaines élections législatives et régionales.

D’autre part, certains acteurs politiques comme le porte-parole du mouvement citoyen Togo Debout, David Dosseh, dénoncent ce qu’ils qualifient de « coup de force et de coup d’État constitutionnel ». Ils soulignent que la nouvelle constitution pourrait permettre au régime en place de se perpétuer indéfiniment en éliminant les élections présidentielles et les limites de mandat pour le chef de l’exécutif.

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En revanche, d’autres comme Isaac Tchiakpé voient cette réforme comme une opportunité de mettre fin à l’hyperprésidentialisme et à la concentration excessive du pouvoir. Ils estiment que le passage à un régime parlementaire pourrait favoriser un partage du pouvoir et renforcer la démocratie en créant des espaces de débat politique.

En conclusion, la nouvelle constitution togolaise divise l’opinion publique et suscite des débats intenses quant à son opportunité, son impact sur la vie sociopolitique du pays et la manière dont elle a été adoptée. Les positions varient entre ceux qui la considèrent comme un moyen de renforcer la démocratie et ceux qui la perçoivent comme un moyen pour le régime en place de se maintenir au pouvoir indéfiniment.

Vignikpo Akpéné