Nawule (© 2024 Afriquinfos)- Le Ghana a lancé officiellement ce 19 août 2024 son mégaprojet de centre pétrolier très contesté. D’après les autorités du pays, l’infrastructure devrait raffiner jusqu’à 900.000 barils par jour. Et si ce taux est atteint, ceci fera du Ghana l’un des pays africains disposant des plus gros raffineurs de pétroles.
D’un coût de 60 milliards de dollars, le projet Petroleum Hub a été conçu pour renforcer la position du pays en tant qu’acteur-clé du secteur énergétique africain, tout en mettant en exergue l’engagement du Ghana à relever ses défis énergétiques et à tirer parti de ses ressources pour une croissance à long terme.
Le Président Akufo-Addo s’est montré optimiste quant au potentiel du projet à transformer l’économie ghanéenne. «Aujourd’hui est un très bon jour pour notre patrie, le Ghana», a-t-il déclaré. Ajoutant: “Ce projet promet d’être une pierre angulaire du développement de notre nation, en garantissant que tous les foyers et industries ghanéens aient accès à une énergie fiable, abordable et durable sur le plan environnemental”.
D’ici à 2036, il est attendu pas moins de trois raffineries, cinq usines pétrochimiques, 10 millions de mètres cubes d’installations de stockages et de nouvelles infrastructures portuaires. Cet énorme centre pétrolier sera installé dans le sud du Ghana, à la frontière avec la Côte d’Ivoire.
A en croire le Gouvernement, les retombées économiques attendues sont massives: une hausse de pas moins de 70% du PIB, ainsi que la création près de 800.000 emplois directs et indirects. Il s’agit d’un grand pas pour le Ghana qui dépend énormément des importations de produits pétroliers raffinés, comme le carburant.
Trois phases de constructions sont prévues durant 12 ans. Avec, à chaque fois, une nouvelle raffinerie terminée. La première phase, lancée officiellement ce lundi 19 aout, coûtera 12 milliards de dollars. Elle ne commencera réellement qu’en septembre 2024 avec le défrichement du terrain et l’installation de canalisations.
Un projet mal vu par la communauté de Nzemma
Le projet est mal accueilli dans la communauté de Nzemma où doit s’implanter ce mégacentre de 8.000 hectares. «Nous n’avons pas été proprement informés des expropriations», dénoncent ses populations. Selon une information diffusée par RFI, les membres de la communauté accusent le Président d’avoir signé l’accord d’expropriation uniquement avec le chef traditionnel local, et non avec les propriétaires des terrains.
Ces derniers craignent notamment la destruction de milliers d’hectares de cocotiers, ce sans compensations financières adéquates. Autres critiques, et pas des moindres: celles de la viabilité économique du projet. Certaines personnalités ghanéennes l’assurent: l’accord pour la première phase, signé en juin 2024, ne compte aucun investisseur qui aurait suffisamment de fonds pour en assurer la construction.
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