L’Algérie accusée d’État exportateur du terrorisme au Sahel, accusation élargie dorénavant aux 3 pays de l’AES 

Afriquinfos Editeur
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Colonel Assimi GOITA, Abdourahamane TIANI, Capitaine Ibrahim TRAORE
Colonel Assimi GOITA, Abdourahamane TIANI, Capitaine Ibrahim TRAORE (DR, AES Infos (X))

Bamako (© 2025 Afriquinfos)- Que le reste du monde se le tienne pour dit. Avoir des déboires avec un pays membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), c’est avoir maille à partir avec tous les autres membres. L’Algérie en fait l’expérience avec le rappel de leurs ambassadeurs respectifs à Alger suite aux accusations d’abattage d’un drone de l’armée malienne près de la frontière algérienne. Dans un communiqué commun publié le 6 avril 2025, le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénoncent un « acte d’agression grave » et accusent Alger d’être un « État exportateur du terrorisme au Sahel ».

Si dans un premier temps, l’État-major des armées maliennes, a parlé d’un « aéronef sans pilote » écrasé à proximité de Tin-Zaouatène », s’était semble-t-il, pour se donner le temps de mener son enquête. Dans son communiqué publié le 1er avril, du ministère algérien de la Défense, avait indiqué que son armée avait « détecté et détruit un drone malien ayant pénétré l’espace aérien national sur une distance de deux kilomètres près de Tin-Zaouatène ».

Les résultats des investigations menées par la partie malienne réfutent cette version des faits. Dans un communiqué signé du président en exercice de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, Assimi Goïta, on peut notamment lire que : « La distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441 mètres. Ces deux points sont situés sur le territoire national », dit le communiqué, ajoutant que l’aéronef « est tombé à la verticale, ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action hostile causée par des tirs de missiles sol-air ou air-air ». « Face à la gravité de cet acte d’agression inédit », Bamako « condamne avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescendante des autorités algériennes », poursuit le document.

Le Collège des Chefs d’État de l’AES rappelle que depuis sa décision du 22 décembre 2024, l’espace de la Confédération est considéré comme un théâtre unique d’opérations militaires. Dans cette optique, toute agression contre une force armée nationale équivaut à une attaque contre l’ensemble des États membres de l’AES – à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger. « Cet acte constitue une voie perfide de promotion du terrorisme et de déstabilisation de notre région », dénonce fermement le communiqué.

La réaction des trois pays de l’AES, ne s’est pas faite attendre.  « Le collège des chefs d’État de l’AES décide de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger », ont-ils annoncé. Bamako a ensuite annoncé leur retrait avec effet immédiat du Comité d’état-major conjoint (Cemoc), une alliance de plusieurs forces armées du Sahel, et une plainte devant des instances internationales « pour actes d’agression ».

Boniface T.