New York (© 2025 Afriquinfos)- Les décès liés au terrorisme sont en hausse en Afrique, apprend-on lors d’un débat public du Conseil de sécurité de l’ONU sur la lutte contre le terrorisme. Les experts onusiens indiquent que près de 60% de tous les meurtres liés au terrorisme dans le monde ont lieu en Afrique subsaharienne.
Le terrorisme continue d’avoir la vie dure en Afrique. C’est le constat fait par des spécialistes de l’ONU qui déplorent l’augmentation des décès liés à ce fléau mais aussi sa progression dans différentes régions du continent. Intervenant lors d’un débat public du Conseil de sécurité, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a indiqué que près de 60% de tous les meurtres liés au terrorisme dans le monde ont lieu en Afrique subsaharienne. Elle ajoute que le Sahel arrive en tête de ce sinistre palmarès, avec plus de 6.000 morts l’an dernier, soit plus de la moitié du total des victimes.
Dans ce bilan macabre, le Burkina Faso détient un record peu enviable. Celui du pays dénombrant le plus de décès liés au terrorisme dans le monde, avec une augmentation de plus de deux tiers du nombre de décès. L’autre constat des experts de l’ONU est plus qu’aucune partie de l’Afrique subsaharienne n’est épargnée par les attaques terroristes. En seulement deux ans, les pays côtiers ont vu une montée de plus de 250% des incursions meurtrières perpétrées par des groupes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique. Mme Amina Mohammed met en outre en garde contre les risques d’infiltration et de radicalisation accrus dans le nord du Ghana, au Togo et en Côte d’Ivoire.
A ce constat des experts de l’ONU, s’est joint, une analyse des causes de la hausse du terrorisme en Afrique. « Le terrorisme se nourrit de la fragilité et de la pauvreté, des inégalités et de la désillusion », a ainsi souligné Mme Mohammed précisant que « lorsque le financement du développement s’amenuise, lorsque des institutions fragiles s’accompagnent d’une gouvernance faible, lorsque les femmes et les jeunes sont exclus des prises de décision, lorsque les services publics sont rares ou inégaux, ces conditions créent un terrain fertile pour la radicalisation et le recrutement », a-t-elle expliqué.
Une coopération régionale plus accrue, est pour ces experts, un moyen efficace de contrer l’avancée du terrorisme sur le continent. « La coopération régionale est le pivot de toute stratégie efficace de lutte contre le terrorisme », a, à cet effet déclaré Mme Mohammed. La perspective régionale en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique doit se doubler d’une approche « globale et intégrée », a quant à lui soutenu Said Djinnit, de l’African Centre for the Constructive Resolution of Conflicts (ACCORD), une institution de gestion des conflits.
S.B.