Paris (© 2024 Afriquinfos)- A l’instar de l’Africom version US basé en Allemagne, Paris a doté ses Armées d’un commandement pour l’Afrique. Cette initiative intervient alors que la présence française sur le continent fait face à de fortes contestations ayant conduit au retrait de ses troupes dans la région du Sahel.
A compter du 1er août 2024, le Commandement pour l’Afrique de l’Armée française sera opérationnel. Pour le diriger, les autorités françaises ont nommé le Général Pascal Ianni, ancien membre du Cabinet militaire de la ministre des Armées Florence Parly. Il a aussi occupé le poste de porte-parole du chef d’état-major des Armées. Il était chargé de l’anticipation et de la stratégie au sein de l’état-major des Armées, spécialiste des questions d’influence et de lutte informationnelle.
Ce Commandement pour l’Afrique est mis sur pied alors que la France a perdu ces dernières années du terrain sur le continent. Paris a d’ailleurs annoncé la réduction de ses hommes encore présents en Afrique. A terme, ils ne seront plus que quelques centaines en Afrique de l’ouest et centrale. Selon des sources concordantes, la France ne gardera en principe qu’une centaine de militaires au Gabon (contre 350 aujourd’hui), une centaine au Sénégal (contre 350 en ce moment), une centaine en Côte d’Ivoire (600 aujourd’hui) et environ 300 au Tchad (1.000 actuellement).
Jusqu’à présent, les éléments français au Tchad, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon disposaient chacun d’un état-major interarmes. Ce Commandement aura pour vocation d’organiser le soutien aux pays partenaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extension de divers types de trafics, la formation des Armées régionales, la stratégie d’accès. Une mission conduite par l’ancien ministre français Jean-Marie Bockel a effectué récemment une tournée sur le continent pour discuter avec les partenaires africains des nouvelles modalités de la présence militaire française sur leur sol.
S. B.