Lomé (© 2025 Afriquinfos)- Commanditée et financée par la fondation Pierre Fabre en collaboration avec divers partenaires, une étude a été réalisée (de novembre 2023 à octobre 2024) sur la cartographie des PAA (Personnes Atteintes d’Albinisme) au Togo en 2024. Ce 26 mars 2025, les résultats de cette étude ont été restitués à la faveur d’un atelier qui a réuni à Lomé (à Agora Senghor) une somme de partenaires financiers et techniques nationaux et internationaux.

Donnant solennellement le ton des travaux dudit atelier, Pr Saka Bayaki Barthélemy (représentant du ministre togolais en charge de la Santé et de l’Hygiène publique), a tenu à témoigner sa reconnaissance à la Fondation Pierre Fabre pour ses appuis multiformes au Gouvernement togolais. Il a lancé à cette occasion un vibrant appel à l’endroit de ses compatriotes pour qu’ils reconsidèrent leurs regards portés sur les PAA. Il a également souligné la nécessité de fédérer les efforts en terre togolaise pour soutenir les PAA. C’était en présence de Koffi Giscar Samboe (Coordinateur Pays de la Fondation Pierre Fabre au Togo).

Mieux expliquer l’albinisme au public togolais
Avant la publication des résultats de l’étude sus-mentionnée sous la modération du Pr Saka Bayaki, un panel a réuni trois experts autour du thème intitulé «Mieux connaître l’albinisme».
Sous leurs casquettes polyvalentes de dermatologue-vénérologue-allergologue, de juriste (orienté sur des questions genre), membre de l’ANAT (Association nationale des personnes atteintes d’albinisme au Togo) et de technicien de santé publique du Programme National de Lutte contre les Maladies Tropicales Négligées, Dr Teclessou Julienne et ses co-panelistes (les sieurs Tonto Sourou Eric et Alaglo Kossi Amévor) ont su apporter une kyrielle d’éclairages. Entre autres autour de la pathologie de l’albinisme et pour déconstruire des mythes séculaires entretenus au Sud du Sahara, de génération en génération, autour de cette maladie.
«On ne devient pas PAA, mais on naît PAA», a martelé à maintes reprises ce 26 mars 2025 Dr Teclessou J., insistant sur «le caractère non-contagieux de l’albinisme». Le panel de ce 26 mars a fait observer que dans certaines communautés en Afrique de l’ouest, manger ou côtoyer les PAA est un geste proscrit de peur de se faire contaminer par une dermatose.
Et le juriste Tonto Sourou (lui-même PAA, et membre de l’ANAT) de réitérer l’appel du Pr Saka, en invitant les uns les autres à briser les barrières et accepter les PAA comme tout autre être humain, sans clichés. «Les mythes entretenus au sein de nos communautés (en Afrique) ont d’énormes impacts sur les PAA. Il est temps de changer les mentalités», a insisté l’expert, activiste social, coordonnateur de programme et chargé du suivi et évaluation de l’ANAT, Tonto Sourou.
Résultats de l’étude sur l’albinisme et motivations de la Fondation Pierre Fabre
L’étude menée par le CARESP (Centre Africain de Recherche en Epidémiologie et en Santé Publique) a permis d’identifier au total «1.521 PAA» sur toute l’étendue du territoire togolais, soit un «taux de prévalence de 18,79 PAA pour 100.000 habitants».
L’enquête révèle en outre une forte proportion des PAA dans la Région des Plateaux où l’on dénombre «40 PAA pour 100.000 habitants contre 9 PAA pour 100.000 habitants pour la Région des Savanes» qui enregistre la prévalence la plus faible au Togo. Dr Fortuné Bigma qui a chapeauté les équipes de recherche a fait remarquer ce 26 mars que «l’âge médian des PAA identifiées et recensées était 18 (…) Les adolescents de 1 à 15 ans représentent 43,58% et les PAA de plus de 45 ans représentent 11,20%. Les PAA de sexe féminin constituent 52,20%» des population cartographiées.
Avant de rappeler les missions ordinaires auxquelles s’adonne la Fondation qu’il représente, Koffi Giscar Samboe (Coordinateur Pays de la Fondation Pierre Fabre au Togo) a fait remarquer que l’objectif majeur de l’étude précitée est de cartographier la taille de la population des PAA au Togo en 2024, et de décrire la répartition géographique de ces personnes souffrant d’albinisme.
La Fondation Pierre Fabre (dont le siège social se trouve en France) a été reconnue d’utilité publique dans l’Hexagone en 1999. Son cœur de métier est axé autour de cinq axes prioritaires dont la «dermatologie avec des projets de prévention et la prise en charge médicale des affections cutanées chez les PAA».

Elle se donne par ailleurs pour mission quotidienne d’œuvrer à l’amélioration de l’accès aux médicaments et aux soins des populations les plus vulnérables des pays en développement. Au Togo, la Fondation Pierre Fabre a déjà développé différents projets liés à la formation des pharmaciens et des professionnels de santé, la dermatologie et la E-santé. Une somme de projets opérationnalisés avec le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, la Faculté des Sciences de Santé de l’UL (Université de Lomé), la SOTODERM (Société Togolaise de Dermatologie) et l’ANAT.
GGKE & K. T.