Bruxelles (© 2025 Afriquinfos)- La CEDH (Cour européenne des droits de l’homme) a estimé, ce jeudi 10 juillet 2025, que Caster Semenya n’avait pas eu droit à un procès équitable. Selon cette juridiction, l’athlète sud-africaine a été privée de compétitions internationales depuis 2018 parce qu’elle refusait de faire baisser son taux naturel de testostérone par un traitement hormonal, afin de pouvoir participer dans la catégorie féminine aux hautes compétitions. Cette Cour estime que la Suisse a violé les droits de Caster Semenya.
La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’Homme a validé la décision rendue en 2023 en défaveur de la Suisse dans le litige opposant la coureuse de demi-fond hyperandrogène à World Athletics.
La CDEH a ainsi condamné la Suisse à verser 80.000 euros à l’athlète de 34 ans pour frais et dépens. Elle a estimé que le respect du droit à un procès équitable «exigeait un examen particulièrement rigoureux de sa cause» et que cela n’avait pas été le cas dans le cadre de l’examen opéré par le Tribunal fédéral suisse saisi antérieurement par Semenya pour contester la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS).
L’athlète sud-africaine Caster Semenya s’est félicitée, ce 10 juillet, de la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme. «C’est un résultat positif» et «un rappel aux dirigeants que les priorités sont la protection des athlètes», a-t-elle estimé.
En revanche, la CEDH a refusé de se prononcer sur l’éventuelle discrimination dont la championne, privée de compétitions depuis 2018 parce qu’elle refuse de faire baisser son taux de testostérone, aurait été victime. La Sud-Africaine se bat depuis des années contre la réglementation de World Athletics qui impose aux athlètes hyperandrogènes de faire baisser leur taux de testostérone par un traitement hormonal pour pouvoir participer aux compétitions internationales.
Caster Semenya produit naturellement beaucoup d’hormones mâles (androgènes) susceptibles d’accroître la masse musculaire et d’améliorer les performances.
V. A.