La comédie sous les tropiques du foot camerounais propose un nouvel Acte autour de la présumée double nationalité d’Eto’o

Afriquinfos Editeur
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Yaoundé (© 2024 Afriquinfos)- Il faudrait que l’on sache véritablement, dans quelle fourmilière Samuel Eto’o a mis les pieds, pour être autant l’ennemi à abattre, depuis son élection à la tête de la FECAFOOT (Fédération Camerounaise de Football). Pour l’évincer, la dernière trouvaille des détracteurs du ‘’meilleur buteur de l’histoire des Lions Indomptables’’ est de l’attaquer sur sa double nationalité.

Depuis 2021 qu’il a, contre vents et marées, été porté à la tête de la FECAFOOT, Samuel Eto’o n’a pas eu de répit. Ses détracteurs (et visiblement, il en a une belle brochette), creusent de toutes parts et ne manquent pas d’imagination. On a eu l’affaire de la non-reconnaissance et du non-paiement de la pension alimentaire à une fille qu’il aurait eue en Espagne, celle de la signature jugée opaque d’un nouvel équipementier pour la sélection nationale, celle de la contractualisation avec une société de paris sportifs qui serait en contradiction avec les règlements de la FECAFOOT. Ou encore de récentes accusations de matchs truqués. A cette liste, s’ajoute l’ ‘’affaire Marc Brys’’ qui a créé de fortes tensions entre la FECAFOOT et le ministère camerounais des Sports.

C’est au tour de l’ACFAC (Association des clubs amateurs du Cameroun) de s’ajouter à la liste des pourfendeurs du quadruple ‘Ballon d’or africain’. Cette fois-ci, Samuel Eto’o doit répondre de sa double nationalité. Dans un communiqué que l’association a rendu public, on peut notamment lire: «Suite aux rumeurs de plus en plus persistantes qui faisaient état de ce que Monsieur Samuel Eto’o aurait acquis la nationalité espagnole, l’ACFAC a mandaté, depuis juillet 2022, des personnes pour mener des investigations en Espagne. En date du 28 juin 2024, l’ACFAC a finalement pu obtenir des preuves irréfutables qui démontrent que Monsieur Samuel Eto’o a acquis la nationalité espagnole le 1er octobre 2007 sur la base des articles 22 et 23 du Code Civil espagnol, ce qui l’a amené à renoncer à la nationalité camerounaise de manière formelle».

Faire du juridisme dans le football camerounais

La loi sur la nationalité camerounaise, en son article 31 alinéa (a) de la loi N•68-LF-3 du 11 juin, énonce que «perd la nationalité camerounaise le Camerounais majeur qui acquiert ou conserve volontairement une nationalité étrangère». De plus, selon les textes de la FECAFOOT, un non-Camerounais ne peut pas briguer le poste de président de l’instance faîtière du football camerounais. Les clubs amateurs du Cameroun soutiennent ainsi que l’ancien joueur du FC Barcelone a, «en toute connaissance de cause, trompé la vigilance des membres de la Commission Electorale de la FECAFOOT en présentant un Certificat de Nationalité faux ou obtenu de manière frauduleuse».

C’est donc en se référant à ces textes que l’ACFAC a saisi la Commission d’Ethique de la FECAFOOT pour exiger la suspension provisoire de Samuel Eto’o de sa fonction de président de la Fédération. Outre cette mesure, l’ACFAC demande également la suspension à vie de toute activité relative au football au Cameroun, ainsi que le remboursement de tous les avantages qu’il a pu bénéficier en qualité de président de la FECAFOOT.

Une question se pose néanmoins: si la nationalité de Samuel Eto’o est remise en cause, qu’en sera-t-il de ses performances et des titres obtenus par les Lions Indomptables alors qu’il en a défendu les couleurs jusqu’en 2014? Jusque-là, Samuel Eto’o ne s’est pas laissé démonter par toutes ces polémiques et crie à qui veut l’entendre qu’il poursuivra sa mission d’assainissement du football camerounais. Dans cette quête, il a sans doute, toucher aux intérêts de certains, qui ont décidé de l’abattre à tout prix.

Boniface T.