Abuja (© 2025 Afriquinfos)- La Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Africaine (UA), ont condamné ce 11 janvier sans équivoque les attaques odieuses perpétrées par des hommes armés non identifiés dans la zone de Point Trible, le mercredi 8 janvier 2025, et qui ont fait des dizaines de victimes dans le nord du Bénin. L’attaque a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).
La CEDEAO a exprimé ses plus sincères condoléances au gouvernement, aux forces de sécurité et au peuple de la République du Bénin, ainsi qu’aux familles de braves soldats qui ont perdu la vie en protégeant leur pays, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Le bloc ouest-africain a aussi rappelé son engagement ferme à éradiquer le terrorisme en Afrique de l’Ouest, y compris à travers l’opérationnalisation de son Plan d’action contre le terrorisme sous toutes ses formes, et appelle tous les Etats membres à intensifier leur coopération en matière de partage de renseignements et de sécurité des frontières.
Tout en exprimant son entière solidarité avec le gouvernement et le peuple béninois, la CEDEAO réitère sa détermination à accompagner les Etats membres dans leurs efforts pour assurer la sécurité des citoyens de la Communauté.
Par ailleurs, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a condamné samedi sur son compte X l’attaque terroriste survenue il y a trois jours dans le nord du Bénin contre l’armée béninoise.
« Je condamne fermement les attaques terroristes perpétrées le 8 janvier contre les forces armées béninoises au nord du pays« , a déclaré M. Mahamat, qui a également présenté ses condoléances aux familles des soldats tombés ainsi qu’au gouvernement et au peuple béninois.
Le groupe djihadiste « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », GSIM, affilié à Al-Qaïda, a revendiqué dans un communiqué l’attaque ayant tué au moins 28 soldats béninois mercredi dans le nord du pays.
Cité par l’ONG américaine Site Intelligence Group, le GSIM détaille que « les moudjahidines ont pu prendre d’assaut un poste de l’armée béninoise à Ouda dans la province de Karimama ».
Les autorités béninoises n’ont pas commenté cette attaque. Mais, le chef de l’état-major, le colonel Faizou Gomina, a diffusé un communiqué jeudi soir reconnaissant « une très lourde perte ». « La position attaquée était l’une des plus fortes et des plus militarisées de l’opération Mirador », a-t-il précisé.
Il a indiqué que l’armée a neutralisé 40 assaillants lors de l’affrontement. Cependant, il a souligné que la position attaquée, partie intégrante de l’opération Mirador, était l’une des plus militarisées de ce dispositif de 3 000 soldats déployés depuis 2022 pour sécuriser les frontières.
Depuis 2021, le Bénin a perdu 121 militaires dans des attaques attribuées à des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique. Malgré ce lourd bilan, les autorités béninoises affirment leur détermination à poursuivre la lutte contre l’insécurité croissante dans le nord du pays.
Selon Seidik Abba, Journaliste et président du Centre International de réflexions et d’études sur le Sahel, « le Bénin est dans le viseur des groupes djihadistes depuis très longtemps. »
Seidik Abba explique que l’agenda de l’expansion de la menace djihadiste du Sahel vers les pays du Golfe de Guinée « privilégie le Bénin comme une cible ».
En effet, avec la progression des groupes djihadistes du côté de la rive droite du fleuve Niger, c’est-à-dire le parc du W, qui est frontalier du Niger, du Burkina Faso et du Bénin ; et la zone de la Pendjari, « toute cette zone a été presque un peu infestée par les groupes djihadistes ».
Pour lui, c’est ce qui explique la répétition de ces attaques de plus en plus meurtrières.
V.A.