Le Président kényan William Ruto a fermement mis en garde ceux qui voudraient « renverser » le Gouvernement et prévenu que les Forces de l’ordre tireraient pour blesser tout pillard, deux jours après de nouvelles manifestations antigouvernementales à travers le pays, lors desquelles 31 personnes ont été tuées.
La tension dans le pays d’Afrique de l’Est semble avoir monté d’un cran, alors que plusieurs figures de l’opposition, dont l’ancien Vice-président de William Ruto, Rigathi Gachagua, ont appelé ce 08 juillet 2025 au boycott de « toutes les entreprises, tous les services et toutes les institutions détenus, exploités ou publiquement liés à ce régime » qualifié d' »hostile ». « Nous ne reculerons pas, nous ne capitulerons pas », ont-elles affirmé lors d’une conférence de presse ce 09 juillet.

M. Gachagua a affirmé que les violences de lundi étaient l’oeuvre de « milices sponsorisées » par l’Etat. Élu en 2022 après avoir mené campagne en faveur des plus démunis, le Président William Ruto fait face depuis 2024 à un vaste mouvement de protestation contre sa politique économique.
Le 25 juin 2024, au plus fort de la contestation contre un projet de loi de finances qui prévoyait de nombreuses nouvelles taxes, des manifestants ont brièvement envahi le Parlement, entraînant une riposte de la Police par des tirs à balles réelles. Plus de 60 personnes avaient été tuées l’année dernière, et plus de 80 personnes avaient été enlevées – parfois des mois après les manifestations -, dont certaines sont encore portées disparues, selon les groupes de défense des droits humains.

Fin juin 2025, après des rassemblements dans plusieurs villes pour rendre hommage aux victimes des manifestations organisées l’an dernier, le Gouvernement kényan avait affirmé avoir « déjoué un coup d’État » et dénoncé « du terrorisme déguisé en contestation ».

La tension politique est toujours au zénith depuis 2024 dans cette locomotive économique de 55 millions d’âmes en Afrique orientale.
© Afriquinfos & Agence France-Presse