Kenya: l’écrivaine Kuki Gallmann blessée par balle

Afriquinfos
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Nairobi  (© Afriquinfos 2017)-L’écrivaine d’origine italienne Kuki Gallmann a été grièvement blessée par balle dimanche matin dans la réserve privée qu’elle dirige dans le centre du Kenya, région actuellement en proie à un cycle de violences impliquant des éleveurs, le tout sur fond de sécheresse.

Auteure d’une autobiographie (« I Dreamed of Africa ») adaptée au cinéma en 2000 avec l’actrice Kim Basinger dans le rôle principal, Kuki Gallmann a été attaquée par trois hommes armés dans la réserve Laikipia Nature Conservancy, selon la police kényane.

L’Association des propriétaires de ranch du comté de Laikipia (LFA) a assuré que Kuki Gallmann, 73 très connue pour sa lutte  en faveur de la protection de l’environnement ans, inspectait alors de luxueux lodges pour touristes incendiés la veille par des inconnus.

Elle a été touchée à l’estomac, mais a pu être extraite de la zone de l’attaque par les rangers du Service kényan de la faune sauvage (KWS) qui l’accompagnaient lors de cette visite, selon la LFA.

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L’écrivaine a d’abord été emmenée à Nanyuki, ville proche de la réserve, pour des premiers soins prodigués par des médecins militaires britanniques stationnés dans la région, avant d’être transportée à Nairobi, où elle a été opérée.

Ezekiel Chepkwony, chef de la police locale, a affirmé à l’AFP que les assaillants étaient des éleveurs. « Nous continuons à les rechercher, et la sécurité a été renforcée », a-t-il dit, alors qu’un autre responsable sécuritaire, sous couvert de l’anonymat, a indiqué que la police soupçonne des membres de l’ethnie pokot.

Recrudescence des violences                   

La situation est particulièrement volatile dans le centre du Kenya, où se sont multipliées ces dernières semaines les violences impliquant des éleveurs semi-nomades, dont les troupeaux sont durement affectés par la sécheresse qui sévit actuellement en Afrique de l’Est.

Ces tensions, qui ont entraîné le déploiement de l’armée dans la vallée du Rift, ont fait au moins 30 morts depuis décembre.

Dans le comté de Laikipia, ce sont plusieurs milliers d’éleveurs – certains armés de lances, d’autres d’armes automatiques – qui ont pénétré illégalement dans des ranchs et réserves privés à la recherche de pâtures pour leurs chèvres, vaches et moutons.

La réserve de Kuki Gallmann avait déjà fait l’objet d’une attaque le 29 mars. Les assaillants avaient pillé et brûlé des lodges. Cette attaque avait été menée par des éleveurs qui accusaient les forces de l’ordre d’avoir tué du bétail dans cette réserve, selon les médias locaux.

Un fermier britannique avait été tué le 6 mars alors qu’il inspectait les dégâts causés dans son ranch par les éleveurs et leurs bêtes.

Condamnant l’attaque contre Kuki Gallmann, le président kényan a déclaré dans un communiqué que les hommes politiques « qui encouragent les invasions de propriétés privées ou les attaques contre des individus doivent s’attendre à des actions dissuasives dans le cadre de la loi ».

Née en Italie, Kuki Gallmann a déménagé au Kenya avec son mari et son fils, morts tous les deux dans des accidents séparés au début des années 80. C’est à la suite de ces décès qu’elle a décidé de s’engager de diverses manières dans la protection de l’environnement. Sa réserve mesure environ 100.000 acres (400 kilomètres carrés).

En 2005, la Laikipia Nature Conservancy avait été au centre d’une controverse après la mort de quatre rhinocéros noirs d’une pneumonie après leur transfert depuis le parc national de Nairobi.

Vignikpo Akpéné