Ouagadougou (© 2024 Afriquinfos)- La Diva de la musique africaine ne s’en cache pas. Entre la chanteuse ivoirienne Aïcha Koné et les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES), c’est une relation d’amour. Elle ne manque aucune occasion d’exhiber ses photos aux côtés des chefs des régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Pour chanter les louanges de ses « chouchous », « Maman Africa » s’est mis à l’ère du temps en ouvrant un compte Tik Tok. Justement, une séquence partagée sur le réseau social chinois, où l’on voit son « fils » Ibrahim Traoré, lu faire la bise, a fait le buzz et a été vue des centaines de milliers de fois.
Aicha Koné, immense icône de la musique africaine, malgré son âge, 67 ans, veut jouer sa partition pour selon ses termes, une « libération totale de l’Afrique ». Ceux qui pour la Diva ivoirienne, incarnent cette lutte, sont les actuels dirigeants de l’AES. Que ce soit Assimi Goïta du Mali, Ibrahim Traoré du Burkina Faso ou Abdourahamane Tiani du Niger, chacun d’eux a eu droit à une chanson à sa gloire mais aussi à des visites pendant lesquelles elle est reçu avec tous les honneurs. Concerts et déjeuners privés au menu.
Le 26 août dernier, une nouvelle composition pour glorifier l’AES et le choix de ses dirigeants pour la « liberté de l’Afrique » a été postée Sur son compte Tik Tik qui compte plus d’un demi-million d’abonnés. En effet sur la plateforme, une vidéo sur deux postées porte sur les dirigeants de l’AES. L’une d’elle a particulièrement retenu l’attention. Le Président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré – qu’elle appelle affectueusement « mon fils » -, lui faisait la bise à Ouagadougou. La séquence, filmée et postée sur Tik Tok par la chanteuse, dépassait fin août 2024 plus d’un million de vues.
Si ses fans, commentent avec une certaine bonhomie ses posts, saluant sa longévité et sa voix toujours aussi envoutante, la proximité d’Aicha Koné avec les juntes militaires au Sahel, lui vaut aussi des gémonies de ses détracteurs. Pour ces derniers, c’est sa « haine » pour le président ivoirien, Alassane Ouattara et son « amour » pour Laurent Gbagbo, que la chanteuse a toujours soutenu contre vents et marées, qui guident ses actions. La Côte d’Ivoire, le Bénin, ou encore le Sénégal, sont cités comme des pays toujours sous influence de la France, l’ancien pays colonisateur, et sont mis en opposition avec les pays de l’AES, avec les relations ne sont pas au beau fixe.
La visite d’Aicha Koné à Ouagadougou et la bise à elle donnée par Ibrahim Traoré, n’a pas été du tout apprécié du côté d’Abidjan : « Un président qui passe tout son temps pour dénigrer ton pays. Je me demande si elle est vraiment fière d’être ivoirienne » ; « Être dans l’opposition ne nous empêche pas d’être sage. Ceci est un véritable manque de respect envers tous les Ivoiriens (les vrais Ivoiriens) » ; « Le temps et l’âge ne donnent aucune sagesse à certaines personnes. C’est pitoyable qu’une personne de son âge soit en train de végéter comme une âme en peine, sans vergogne et toute honte bue » ; « Aïcha n’arrive plus à cacher sa haine. Ça la ronge, pas possible. Maintenant, il faut qu’elle fasse tout pour libérer un peu son cœur. Mais c’est une cause perdue, ce que Dieu a décidé est déjà suffisant. Qu’elle fasse ce qu’elle veut, ça ne changera rien », pouvait-on lire sous son post Tik Tok.
Des critiques et insultes qui n’empêchent pas « Mama Africa » de continuer à chanter les louanges de l’AES et de ses dirigeants. L’une de ses toutes dernières vidéos, est un chant à laà la gloire du président du CNSP au Niger. « Abdourahamane Tiani, tu es notre fierté, Cédez le passage, le grand Abdourahamane Tiani arrive, CNSP en avant, AES en avant » chante Aicha Koné.
S.B.