La Haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme appelle à une réponse rapide à la situation humanitaire en RCA

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

Mme Pillay s'est exprimé ainsi lors d'une conférence de presse tenue à Banqui, capitale centrafricaine où elle est actuellement en mission.

"La situation en République Centrafricaine est extrême. Bien que les tueries à grande échelle qui ont eu lieu en décembre et janvier paraissent être arrêtées pour le moment, principalement en raison de la présence des Forces de la Mission de maintien de la paix de l'Union africaine (MISCA) et de la Force militaire française, connue sous le nom de Sangaris dans des zones chaudes, des personnes continuent d'être tuées quotidiennement, notamment par des groupes anti-Balaka", a déclaré Mme Pillay.

     Selon la Haute-commissaire, environ 15.000 musulmans se trouvent piégés à Bangui et dans d'autres endroits du pays au Nord, au Nord-Ouest et au Sud, protégés par les forces internationales, néanmoins dans des situations extrêmement dangereuses et insoutenables.

     La Haute-commissaire a affirmé que la haine entre communautés demeure à un niveau terrifiant. Les personnes, et même des enfants, sont non seulement tuées, mais aussi torturées, mutilées, brûlées et démembrées, parfois par des groupes mobilisés de manière spontanée, tout comme par des groupes organisés de combattants armés.

     Les milices chrétiennes, les groupes anti-Balaka, "se métamorphosent désormais en gangs criminels qui ont également commencé à entraîner les chrétiens et autres non-musulmans", a expliqué Mme Pillay.

     Selon des estimations onusiennes, des milliers de personnes ont été tuées et 2,2 millions, soit environ la moitié de la population de la RCA, ont besoin d'aide humanitaire à la suite du conflit qui a commencé en décembre 2012. Plus de 650.000 personnes sont toujours déplacées à l'intérieur du pays, tandis que 290.000 ont fui le conflit à la recherche d'un refuge dans les pays voisins.