Bissau (© 2024 Afriquinfos)- Grosse prise pour la police bissau-guinéenne. Près de 3000 tonnes de cocaïne ont été saisies dans un aéronef en provenance du Venezuela.
Considérée comme la porte d’entrée du trafic de cocaïne sur le continent africain, la Guinée-Bissau, fait à nouveau la Une des médias de par le monde, avec la saisie d’une grosse quantité de « poudre blanche » dans le pays. La Police judiciaire bissau-guinéenne a annoncé avoir fait cette saisie, dimanche dernier à l’aéroport international de Bissau. « L’avion venait du Venezuela et avait à son bord cinq membres d’équipage des différentes nationalités, dont deux Colombiens, un Brésilien, un Equatorien et un Mexicain », a indiqué le directeur général du centre de la police judiciaire, Correia Quitole, dans une adresse à la presse.
Cette importante prise est le fruit d’une collaboration entre la police locale et la DEA, l’agence anti-drogue des États-Unis : « le succès de cette opération a été rendu possible grâce à une collaboration étroite à travers les échanges des renseignements avec d’autres agences internationales de lutte contre les stupéfiants », a précisé M.Correia Quitole.
La saisie de cette grande quantité de cocaïne dans le pays où, quelques années plus tôt les narcotrafiquants avaient pignon sur rue, est source d’inquiétudes pour les autorités bissau-guinéennes. Le trafic de drogue est bien trop souvent lié à l’instabilité qu’a connu le pays avec des coups d’État à répétition.
En 2022, Malam Bacai Junior, fils de l’ancien président bissau-guinéen, Malam Bacai Sanha, avait été arrêté en Tanzanie par la DEA, à la suite d’une longue enquête. Il a fomenté avec la complicité des milieux mafieux calabrais basés à Frankfort en Allemagne, un putsch en Guinée Bissau. Présenté devant un tribunal de l’Etat du Texas le fils de l’ancien président, confie avoir financé le putsch grâce à l’argent du trafic de drogue. Le coup d’Etat aurait dû marcher si tout s’était déroulé comme il l’avait prévu, poursuit Malam Bacai Junior. L’objectif était de renverser l’actuel président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, qui, affirme le fils de l’ancien chef de l’Etat, s’en prend trop directement aux narcotrafiquants. Le but aurait été ensuite de rétablir les habitudes du narco-État qu’était la Guinée-Bissau à l’époque de la présidence de son père, Malam Bacai Sanha, entre 2009 et 2012.
Si, le phénomène a connu une baisse depuis l’arrivée au pouvoir d’Umaro Sissoco Embalo, la Guinée n’en demeure pas moins selon l’ONU, une porte d’entrée en Afrique, de la cocaïne en provenance d’Amérique latine et à destination de l’Europe.
Boniface T.