Nouakchott (© 2024 Afriquinfos)- Une délégation de haut niveau de l’Union africaine (UA), conduite par le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, est arrivée dans la capitale libyenne Tripoli, ce jeudi 10 octobre, pour une visite de travail d’une semaine.
Composée du Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’UA et du Congolais Denis Sassou Nguesso, qui dirige le comité de haut niveau de l’UA, la délégation devra lors de leur séjour, rencontrer les deux parties prenantes au conflit en Libye, et leur proposer une sortie de crise.
La délégation souhaite soumettre aux parties libyennes une charte. Et, dans la foulée, désigner les représentants des deux camps qui pourraient, d’ici fin octobre, ratifier le texte à Addis-Abeba. Elle se rendra tour à tour à Tripoli et à Benghazi pour rencontrer les protagonistes du conflit.
Un appel à la fin des « ingérences » extérieures dans la crise libyenne a été lancé depuis février dernier, à Brazzaville, à l’issue d’une réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA).
Cette réunion, la neuvième depuis la création de ce comité de l’UA avait été présidée par le chef de l’Etat congolais Denis Sassou Nguesso. Elle était organisée en prélude à une conférence de réconciliation inter-libyenne prévue le 28 avril à Syrte, en terre libyenne.
Les acteurs de cette sortie de crise avaient depuis lors réaffirmé leur soutien au processus politique mené par la Libye, qui a pour but de conduire à des élections générales devant permettre d’unifier le gouvernement.
Ils avaient renouvelé leur appel à tous les acteurs extérieurs pour qu’ils cessent leurs ingérences dans les affaires internes de la Libye, ingérences qui (…) portent préjudice aux intérêts fondamentaux du peuple libyen, à ses aspirations légitimes, à la stabilité, à la paix et au développement.
Moussa Faki Mahamat, avait également souligné que « la crise libyenne a trop duré et coûté trop cher à son peuple« . Elle a selon lui nourri « le terrorisme au Sahel » et ses conséquences « en termes de destructions politiques et d’instabilité« . Selon l’UA, la crise libyenne est multidimensionnelle: militaire, sécuritaire, politique, institutionnelle, économique et financière.
Outre MM Sassou Nguesso et Faki Mahamat, le Comorien Azali Assoumani, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Libye Abdoulaye Bathily et le président du Conseil d’Etat libyen Mohammed el-Menfi avaient pris part à ladite rencontre.
En proie au chaos depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est gouvernée par deux exécutifs rivaux : celui d’Abdel Hamid Dbeibah, installé à Tripoli (Ouest) et reconnu par l’ONU, et un autre dans l’est du pays, soutenu par le maréchal Khalifa Haftar.
Vignikpo Akpéné