Ghana/Présidentielle 2024: Le NDC accuse l’instance électorale ‘d’insertion de 50 mille noms de personnes décédées’

Afriquinfos Editeur
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John Dramani Mahama (DR)

Le principal parti d’opposition du Ghana a accusé vendredi 13 septembre 2024 la Commission électorale d’avoir modifié les listes (électorales) en vue de l’élection présidentielle prévue en décembre prochain dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, craignant un scrutin frauduleux.

« Nous avons découvert des irrégularités inquiétantes dans le registre électoral qui menacent l’intégrité de cette élection. Un audit judiciaire est essentiel pour garantir que chaque vote ghanéen soit compté équitablement », a exposé Rashid Tanko-Computer, directeur adjoint des élections et de l’informatique du Congrès national démocratique (NDC). Le NDC accuse la Commission électorale d’avoir, avec l’accord du Nouveau parti patriotique (NPP), au pouvoir, falsifié le registre électoral en écartant certains électeurs des listes. Et en incluant plus de 50.000 noms de personnes décédées! M. Tanko-Computer demande un audit judiciaire immédiat des listes électorales afin de garantir la crédibilité du scrutin à venir.

Des supporteurs du parti d’opposition du Congrès national démocratique (NDC), lors d’un meeting à Winneba, le 24 août 2024 au Ghana.

La NDC a également lancé un appel à manifester mardi 17 septembre 2024, afin de pousser la Commission électorale à réaliser l’audit au plus vite. De son côté, la Commission a rejeté les accusations de fraude et qualifié la demande d’audit judiciaire de « malavisée et inutile », par la voix de son vice-président chargé des opérations, Samuel Tettey.

Un scrutin présidentiel dans un contexte tendu

« L’objectif de la révision des listes électorales était d’identifier et de corriger les erreurs. Les accusations du NDC sont sans fondement », a taclé M. Tettey, exhortant l’opposition à engager un dialogue avec la Commission électorale plutôt que de manifester.

Ces allégations surviennent alors que la course à la présidentielle s’annonce très serrée entre l’ancien Président John D. Mahama, du NDC, et le Vice-président Mahamudu Bawumia, du NPP. Tous deux sont originaires des régions du nord, une première dans l’histoire politique du Ghana. Le Président Nana Akufo-Addo, qui dirige le pays depuis 2017, quittera ses fonctions après avoir effectué ses deux mandats comme le prévoit la Constitution. Les débats de la campagne présidentielle se concentrent sur les réformes à mener pour sortir de la crise économique qui touche le pays depuis 2020, la pire depuis des décennies, marquée notamment par une inflation galopante qui s’est stabilisée depuis le début de l’année 2024.

Le Ghana, producteur de pétrole, d’or et de cacao, tente de se redresser progressivement grâce notamment à un plan d’aide du Fonds monétaire international (FMI) d’un montant de 3 milliards de dollars.

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