Accra (© 2023 Afriquinfos)- Alors qu’elle est déjà sous le coup d’une enquête dans son pays pour corruption présumée, Cecilia Abena Dapaah, l’ancienne ministre ghanéenne de l’Assainissement devra également faire face à des investigations sur sa fortune aux Etats-Unis. C’est le FBI qui s’est saisi du dossier et compte bien retracer les transactions financières de l’ancien membre du gouvernement.
C’est le Bureau du procureur spécial, responsable des affaires de corruption impliquant des fonctionnaires, des juges ou des membres importants de partis politiques qui a annoncé l’implication du FBI dans l’enquête concernant Mme Cecilia Abena Dapaah. La justice ghanéenne va donc collaboration avec le Bureau américain en se ‘’ concentrant principalement sur l’examen de leurs actifs et de leurs transactions financières aux Etats-Unis ». « Cette collaboration vise à vérifier la légalité de la fortune de Mme Dapaah et de ses associés, en retraçant leurs fonds transitant du Ghana vers les Etats-Unis et vice-versa », précise un tweet du Procureur Général.
Interpellée puis libérée sous caution en juillet dernier, l’ancien membre du gouvernement ghanéen a entre temps démissionné. Elle est soupçonné de corruption et de détournement de deniers publics. Tout est parti d’une affaire dans laquelle, Mme Dapaah était elle-même la victime. Elle s’était rendue à la police pour dénoncer le vol d’importants biens à son domicile par deux de ses employées. Il est question d’une « somme en espèces » de 1 million de dollars (780 000 livres sterling), de 300 000 euros (333 000 dollars) et de 350 000 Ghana cedis (30 000 dollars), ainsi que d’autres objets personnels, notamment des sacs à main d’une valeur de 35 000 dollars et des bijoux d’une valeur de 95 000 dollars.
Des sommes folles au domicile d’un membre du gouvernement et qui ont choqué l’opinion publique alors que le pays traverse, l’une des pires crises économiques de son histoire.
Mme Cecilia Dapaah qui était ministre depuis l’élection du Président Akufo-Addo en 2017, d’abord à l’aviation, puis, un an plus tard, à l’eau et à l’assainissement, devra répondre de l’origine de ces importants montants à son domicile, mais aussi de ses avoirs aux Etats-Unis.
L’Initiative pour l’intégrité du Ghana, la section locale de Transparency International, a déclaré que cette affaire constituait un test décisif pour la lutte du gouvernement contre la corruption. Son dénouement sera donc suivi de très près par les Ghanéens.
S.B.
