Gambie: Le ministre Ousman Sonko interpellé en Suisse dans l’optique d’un renouveau judiciaire?

Afriquinfos
3 Min de Lecture

Banjul (© 2017 Afriquinfos) – Jeudi dernier, Ousman Sonko, ancien ministre de l’Intérieur de Gambie, a été interpellé en Suisse. Il est accusé de torture et exécutions sous le régime de  Yahya Jammeh.

 

 

«Il a été interpellé. Il sera entendu prochainement», a expliqué Amaël  Gschwind le Porte-parole du Procureur du canton de Berne (en Suisse). L’interpellation  s’est déroulée dans la région de la capitale suisse, où Ousman Sonko a déposé une demande d’asile en novembre dernier. Soit presque deux  (02) mois après qu’il a été limogé de son poste (qu’il occupait depuis 2006.

Bien avant et en septembre dernier, l’ancien ministre de l’Intérieur avait aussi tenté d’obtenir l’asile en Suède. «En tant que responsable des lieux de détentions, Ousmane  Sonko ne pouvait ignorer les tortures qui s’y pratiquaient à grande échelle contre les dissidents politiques, journalistes et défenseurs des droits humains», a déclaré Bénédict de Moerloose, responsable du Département Droit pénal et enquêtes de l’ONG «Trial international». L’association lutte contre l’impunité dans le monde. Elle est basée à Genève en Suisse.

L’interpellation  d’Ousmane Sonko est justifiée par  le fait qu’avant son limogeage du Gouvernement, il a eu à occuper  le poste d’inspecteur général de la Police. En plus, il a commandé le 1er bataillon d’Infanterie de l’armée gambienne. C’est pour cela qu’aux yeux de «Trial International», l’ancien ministre devrait être au courant de nombreuses exactions commises par Yahya  Jammeh, l’ex-Chef d’Etat. Sous son règne de 22 ans au pouvoir, la Gambie  a été mise sur le banc des accusés plusieurs fois  par des ONG. Yahya Jammeh  est accusé de disparitions forcées et de harcèlement de la presse et des défenseurs des droits humains. Même le département américain a fait cas de ces exactions commises dans  ce petit pays anglophone et logé dans le Sénégal.

Parallèlement à l’arrestation d’Ousmane Sonko, un vent de renouveau souple sur la Gambie. Adama Barrow, nouveau président est rentré du Sénégal où il a prêté serment. «Je suis un homme heureux (…) Cela faisait partie du combat et je pense que le pire est terminé», a-t-il dit au sujet de son séjour en terre  sénégalaise.

C’est à bord d’un avion militaire sénégalais portant l’emblème de la Cédéao, sous la surveillance de militaires sénégalais et nigérians cagoulés et lourdement armés, et d’un détachement de soldats gambiens, qu’il a regagné son pays. Après l’euphorie, Adama Barrow et on équipe devront s’atteler au nouveau chantier des grandes réformes qui les attend. Et c’est en cela qu’ils seront jugés pour avoir tourné l’ère sombre de Yahya  Jammeh.

 

Anani   GALLEY