Gabon/Violences: Appels croisés au calme, vers une médiation internationale?

Afriquinfos
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New York  (© 2016 Afriquinfos) – Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé ce 31 août 2016 un appel au calme et à la retenue après les émeutes à Libreville qui ont suivi l’annonce des résultats de l’élection présidentielle gabonaise, manifestement entachée de fraudes. Indirectement, un appel du pied pour une tentative de conciliation des deux parties.

Dans un communiqué, M. Ban «exprime sa profonde préoccupation» devant les incendies volontaires et les affrontements entre manifestants et forces de sécurité à Libreville. Il exhorte «tous les dirigeants politiques concernés et leurs partisans à s’abstenir de tout autre acte susceptible de porter atteinte à la paix et à la stabilité du pays». M. Ban appelle également les autorités «à s’assurer que les forces de sécurité exercent la plus grande retenue face aux manifestations».

Il réitère à ce titre son appel «à tous les dirigeants politiques à résoudre pacifiquement leurs différends et à régler tout grief qui pourrait survenir à travers les moyens juridiques et constitutionnels existants».

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Le Secrétaire général a demandé pour ce faire à son représentant spécial pour l’Afrique centrale, M. Abdoulaye Bathily, «d’accompagner les acteurs politiques gabonais dans leurs efforts visant à apaiser la situation et à résoudre pacifiquement les questions litigieuses émanant du processus électoral».

L’Assemblée nationale du Gabon a été incendiée ce mercredi par des manifestants, point culminant des émeutes qui ont éclaté à Libreville dès l’annonce de la réélection du président Ali Bongo Ondimba par la Commission électorale.

Au moins six personnes ont été admises à la polyclinique Chambrier à Libreville pour des blessures par balle, ont constaté des journalistes de l’AFP. Plusieurs d’entre elles ont indiqué avoir été blessées par les forces de l’ordre près de l’Assemblée nationale.

Les Etats-Unis se disent aussi préoccupés par la situation au Gabon où des émeutes ont éclaté et le Parlement a été incendié après l’annonce de la victoire du Président Ali Ondimba à l’élection du 27 août dernier.

Réaction de Washington

«Les élections doivent refléter de manière crédible la volonté du peuple», a rappelé le département d’Etat américain, selon une déclaration de son porte-parole John Kirby. Le département d’Etat américain interpelle les forces de sécurité gabonaises à respecter les droits des citoyens et les manifestants à garder le calme. «Nous appelons le gouvernement gabonais à publier les résultats de chaque bureau de vote», a plaidé M. Kirby. La France et l’Union européenne avaient lancé le même appel un peu plus tôt dans la journée de ce 31 août.

Pour Washington, la publication des résultats par bureaux de vote «aidera le peuple du Gabon, de même que la communauté internationale, à avoir confiance dans le fait que le décompte des votes annoncé est bien juste». Les Etats-Unis souhaitent aussi, selon M. Kirby, que quiconque voudrait contester les résultats le fasse «de manière pacifique et en respectant le système légal gabonais».

Le président sortant du Gabon, Ali Bongo Ondimba a, selon les résultats proclamés mercredi par le ministre de l’Intérieur, été réélu pour un deuxième septennat avec 49,80% des suffrages devant son rival Jean Ping (48,23%), 73 ans, ex-cacique du régime du défunt Omar Bongo, le père d’Ali. 5.594 voix le séparent de son rival de l’opposition Jean Ping, sur un total de 627.805 inscrits, dans ce pays pétrolier d’à peine 1,8 million d’habitants.

Ali Bongo, 57 ans, devrait sa réélection à son score écrasant dans son fief familial, le Haut-Ogooué, où il aurait obtenu 95,46% pour plus de 99% de taux de participation.

Innocente NICE