Bras de fer post-électoral au Gabon: la présentation du rapport de l’UE attend le retour au pays d’ABO

Afriquinfos
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Libreville (© 2016 Afriquinfos) – Les observateurs de l’Union européenne ont reporté la présentation de leur rapport sur les élections du 27 août 2016.

La mission de 73 observateurs, première du genre de l’UE au Gabon, était dans le pays avant, pendant et après la présidentielle d’août. Le scrutin et la réélection contestée du président Bongo avaient entraîné des violences dans le pays. Trois mois plus tard, la mission européenne devait présenter les conclusions de ses observations. Alors que tout était prêt, le pouvoir gabonais a demandé un report au 12 décembre. Officiellement le président Bongo ne pouvait pas être présent à cause d’un déplacement en Chine.

Ce document compte assez pour l’opposition! L’opposant Jean Ping espère notamment qu’il entraînera des sanctions ciblées contre le pouvoir. Avec ce changement de date, son camp s’impatiente.

Son porte-parole Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi estime qu’«il arrive un moment où le compromis se transforme en compromission. Ali Bongo ne veut pas de ce rapport et l’UE le sait», dit-il. Pour certains, le pouvoir opère des manœuvres pour modifier le texte. Des soupçons démentis par la cheffe de mission. «Nous l’avons finalisé il y a plus de deux semaines, et ce report n’entraînera aucun changement de contenu», a réagi l’euro-députée bulgare Marya Gabriel.

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Selon l’UE, ce changement s’est fait à la dernière minute. «Il n’est pas souhaitable que la présentation se fasse en l’absence du chef de l’Etat», a expliqué le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie Bi Nzé. Les relations entre la Mission européenne et les autorités gabonaises sont tendues. Fin août, les observateurs avaient dénoncé l’opacité du processus électoral.

Le gouvernement avait répondu que les observateurs avaient outrepassé leurs droits. Fin septembre, la ministre de la Justice avait même dénoncé des dysfonctionnements dans la mission et ordonné une enquête. Quelques jours plus tard, le « Journal du Dimanche » avait révélé que le pouvoir avait mis les observateurs sur écoute. Des écoutes que Marya Gabriel avait jugées «inacceptables».

Vignikpo Akpéné