La nouvelle liste de l’exécutif gabonais publiée vendredi dernier était composée de 39 membres contre 34 dans le gouvernement sortant. Trois vices Premier-ministre, quatre ministres d'Etat, 21 ministres et 11 ministres délégués constituent la nouvelle équipe gouvernementale. Ce nouveau remaniement était une occasion pour Ali Bongo (accusé d’être à la tête d'un régime verrouillé par son camp, le Parti démocratique gabonais, PDG) de mettre en place un gouvernement d’ouverture.
Un gouvernement d’ouverture marqué par l'arrivée de certains opposants notamment du président du Conseil économique et social (CES), Paul Bioghe Mba, qui s'est vu confier le poste de 1er vice-premier-ministre, ministre de la Santé, de la prévoyance sociale et de la solidarité nationale. De son côté, le sieur Jean De Dieu Moukagni Iwangou, membre du Front de l'opposition pour l'alternance, a été nommé ministre d'Etat, ministre de l'Agriculture et de l'entreprenariat agricole, chargé de la mise en œuvre du programme Graine. Parmi les nouvelles figures, il y a lieu de citer notamment Alain-Claude Bilie-By-Nzé, jusqu'ici porte-parole de la Présidence gabonaise, qui s'est vu confier le portefeuille de ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, en remplacement de Mme Dénise Mekamne, désormais à la tête du département de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Cap présidentiel
Mais pour l’opposition radicale, l’essentiel n’est pas de mettre en place un gouvernement d’ouverture. Cette dernière souhaite la modification de la Constitution pour limiter le nombre de mandats présidentiels à deux et organiser des élections à deux tours. Le remaniement s’est donc heurté au refus de certaines personnalités de siéger dans le gouvernement. Un refus qui n’a pas douché les ardeurs politiques d’Ali Bongo.
Deux jours après le premier remaniement M. Bongo Ondimba a ainsi remplacé l'opposant Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, promu ministre d’État chargé de l'Agriculture, par Mathieu Mboumba Nziengui, autre opposant. Les deux hommes sont des héritiers de l'ancien opposant radical, Pierre Mamboundou, décédé en 2011. Ils se sont déchirés après la mort du chef.
Ce remaniement est le troisième du genre depuis janvier 2014. A noter aussi l'entrée au gouvernement de la présidente de la Confédération patronale du Gabon (CPG), Madeleine Berre, nommée ministre du Commerce, des petites et moyennes entreprises, de l'artisanat, du tourisme et du développement des services. La ministre de l'Education nationale, Ida Reteno Assonouet, celui de la Forêt, de l'environnement et de la protection des ressources naturelles, Noël Nelson M'Essone et le ministre en charge des Droits humains, de l'égalité des chances et des Gabonais de l'étranger, Alexandre Tapoyo, ont été pour leur part retirer du gouvernement.
Larissa AGBENOU
