L’ancienne Première Dame du Gabon Sylvia Bongo et son fils Nourredin auront droit à « un procès équitable » a assuré ce 25 mars 2025 le Président de Transition gabonais Brice Oligui Nguema, qui s’exprimait pour la première fois sur leur sort.
M. Oligui, désormais candidat à l’élection présidentielle du 12 avril prochain dont la campagne débute samedi 29 mars, a répondu aux questions de RFI (Radio France Internationale), sa première interview filmée accordée à un média international.

Arrêtés après le coup d’Etat du 30 août 2023, Sylvia et Noureddin, 33 ans, sont depuis emprisonnés à Libreville, où leurs avocats les disent victimes de tortures. L’ex-Première Dame a été inculpée pour « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux« , et sont fils pour « corruption » et « détournements de fonds publics« . Le pouvoir a évoqué des « faits d’une extrême gravité« .
« Il y a des preuves dans le dossier chez le juge d’instruction« , a indiqué à RFI le Président Oligui Nguema, en assurant que « le procès aura lieu » et qu’il sera « équitable« . « Selon le Code gabonais, pour des crimes, on peut aller jusque deux ans d’enquête » a-t-il ajouté, sans évoquer de date pour le procès. Une information judiciaire a été ouverte en janvier 2025 à Paris sur des « tortures » qui auraient visé plusieurs membres de la famille Bongo dont Sylvia et Noureddin, qui ont aussi la nationalité française.
Leurs avocats ont affirmé en janvier 2025 avoir « reconnu » des marques de torture sur le corps du fils de l’ex-Président Ali Bongo, Sylvia Bongo a selon subi des « tortures psychologiques« . « Si on a réussi à faire un coup d’État sans effusion de sang, ce ne sont pas deux individus qui seront torturés dans ce pays« , a rétorqué le Président Oligui Nguema face à ces accusations. L’ex-Président Ali Bongo Ondimba vit lui dans sa résidence privée de Libreville, « libre de quitter le pays » selon le Gouvernement.
Sylvia Bongo, 62 ans, est l’épouse d’Ali Bongo, renversé par le putsch du 30 aout 2023 qui a mis fin à 55 ans de règne de la dynastie Bongo Ondimba et porté Brice Oligui Nguema au pouvoir. Ali Bongo avait succédé à son père Omar, décédé en 2009 après avoir dirigé le pays pendant 41 ans et dont M. Oligui fut l’aide de camp.
– Début de campagne –
Le général Brice Oligui Nguema, 50 ans, avait promis au moment du putsch de rendre le pouvoir aux civils au terme d’une Transition de deux ans et l’organisation d’une élection présidentielle. Le régime militaire a finalement proposé un calendrier accéléré de la Transition et des élections auront lieu le 12 avril prochain. Poussé par le nouveau Code électoral, voté en janvier 2025 par le Parlement de Transition qui autorise désormais les militaires à se présenter. Le général Oligui Nguema a effectué une « mise à disposition temporaire » de son rôle de militaire pour pouvoir candidater à la présidentielle pour un mandat de sept ans.
Outre l’entretien à RFI, il a également répondu lundi 24 mars 2025 aux questions de trois journalistes gabonais lors d’un entretien enregistré et diffusé dans la soirée sur la chaine ‘Gabon 24’, aussi sa première interview filmée donnée à des médias locaux.
L’élection se jouera entre huit candidats. Parmi eux figure le dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, Alain-Claude Bilie By Nze, que la presse gabonaise présente comme l’adversaire le plus sérieux à Oligui Nguema. Un juriste inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone et un médecin, Stéphane Germain Iloko Boussengui ainsi qu’Axel Stophène Ibinga Ibinga, Alain Simplice Boungoueres, Thierry Yvon Michel Ngoma et Zenaba Gninga Chaning, la seule femme, sont également en course.
Le décret fixant la présidentielle 2025 ne précise pas de date pour le deuxième tour prévu par la Constitution en cas de ballotage.
© Afriquinfos & Agence France-Presse