"Un gouvernement de cohésion nationale sera bientôt mis en place. Il comprendra aussi bien des représentants de la majorité que ceux de l'opposition et de la société civile et aura pour missions prioritaires le rétablissement de la paix et de l'autorité de l'Etat à travers le pays, la consolidation de la cohésion nationale, la poursuite de la reconstruction, l'appui au processus de décentralisation et à l'organisation des élections, et l'amélioration des conditions sociales des populations", a promis M. Kabila l'année dernière devant les sénateurs et députés réunis en Congrès.
Depuis, la classe politique est agitée. Dans les états-majors des partis politiques, l'impatience s'observe. Des craintes de perdre leurs postes et de perdre le Premier ministre Matata Ponyo s'observent au sein de la majorité présidentielle, qui dirige l'actuel gouvernement.
Au sein de l'opposition, par contre, trois tendances s'affichent. La première tendance regroupe une frange d'opposants dans une plateforme dénommée "opposition républicaine" qui reconnaît au président du Sénat, Kengo wa Dondo, l'autorité morale de l'opposition.
Ces opposants font allégeance à m. Kengo dans la perspective d'obtenir un poste ministériel dans le futur gouvernement de cohésion nationale.
M. Kengo est dans une position confortable dans la gestion des ambitions qui s'exprimeraient au sein de l'opposition en prévision de la formation de ce gouvernement, pour avoir été à l'origine des concertations nationales et de les avoir co-présidées, estiment certains analystes politiques. La deuxième tendance regroupe les opposants qui dénient à M. Kengo cette qualité. Ces opposants, dont Joseph Olengankoy, président de la Force novatrice pour l'union sociale l'union sociale (FONUS), dénoncent "l'alliance contre nature" que M. Kengotisse actuellement avec la majorité présidentielle, et exhortent le camp kabiliste à se méfier de lui pour autant que son passé est,selon eux, teinté des coups bas et autres manigances.
La troisième tendance est celle d'Etienne Tshisekedi, challenger de Kabila à la présidentielle de 2011, qui continue à s'autoproclamer président et attend que le pouvoir lui revienne.
Par contre, concernant les élections, l'opposition a rejeté la feuille de route de la poursuite du processus électoral, présentée en janvier dernier au Parlement, par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Abbé Malu-Malu.
Dans sa feuille de route, Malu-Malu a souhaité notamment l'organisation d'abord des élections au suffrage universel direct des députés provinciaux, nationaux, et du président de la République en 2016 et ensuite au suffrage indirect, celles des sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs en 2017.
L'opposition craint notamment que les gouverneurs et tous les territoriaux de la base jusqu'au sommet, qui sont tous membres de la majorité présidentielle, ne puissent multiplier la tricherie.
A l'initiative du député national Martin Fayulu, une pétition circule en faveur de la démission de Malu Malu. Il cherche à récolter 100.000 signatures requises par la Constitution.
L'opposant Vital Kamerhe, leader de l'Union pour la Nation congolaise (UNC) et 3ème à la présidentielle de 2011, a salué cette initiative. Pour lui, cette pétition constitue un moyen de pression pour ramener Malu-Malu à sa vraie place c'est-à-dire neutre.
"Nous devons avoir des garanties sur les opérations préélectorales que nous devons ensemble surveiller le fichier électoral et le Serveur central", a souligné Kamerhe dans une interview sur RFI.