L’icône choisie était déjà en effet assez controversée pour incarner la jeunesse française. L’un des concepteurs Olivier Ciappa a justifié son choix sur Twitter : « Elle incarne le mieux les valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Le féminisme fait partie intégrante de ces valeurs. Et la Marianne, au temps de la Révolution était seins nus, alors pourquoi ne pas rendre hommage à cette fabuleuse Femen ? ».
La principale concernée avait même saisie la perche pour se faire remarquer : « Les Femen sont sur les timbres français. Désormais, tous les homophobes, les extrémistes et les fascistes devront lécher mon cul quand ils voudront poster une lettre », de quoi alimenter la polémique.
Mais ce n’est pas tout, lundi dernier la fondatrice Femen tweetait : « Qu’est-ce qui peut être plus stupide que le ramadan ? Qu’est-ce qui peut être plus moche que cette religion ? ». Les protestations se sont multipliées l’accusant d’islamophobie et de racisme, et le tweet a même dû être retiré de Twitter.
La « Marianne jeunesse » a justifié ses propos : « J’ai posté ça quand j’ai appris qu’Amina était obligée de faire le ramadan, en prison, comme les autres détenues, alors qu’elle est athée. C’était sous le coup de l’énervement (…) je ne suis pas islamophobe mais religiophobe. »
En effet, ces Femen censées incarner les valeurs de la République se revendiquent clairement anti-religieuses. D’ailleurs, Inna Shevchenko a été bannie de son pays pour avoir profaner une croix orthodoxe, à Bruxelles un groupe de Femen avait marché seins nus devant la Grande mosquée, et un autre à Paris pour manifester contre le port de la burqa qu’elles jugent contraire à la liberté des femmes musulmanes.
Cette intolérance religieuse est-elle compatible avec le nouveau personnage de Marianne qu’elles jouent, le présage d’une France déterminée, volontaire, qui voit loin et qui veut construire son propre avenir comme le voit Olivier Ciappa ?
