Ouagadougou (© 2024 Afriquinfos)- A ce rythme, le Burkina Faso est en passe d’intégrer le Guinness des Records pour le nombre de coups d’Etat déjoués en seulement deux ans. La junte militaire au pouvoir a, à nouveau communiqué sur une tentative de déstabilisation du pays dans laquelle serait impliquée l’ancien président de transition, lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, mais aussi d’autres individus qui auraient pour base-arrière, la Côte d’Ivoire.
Dans une déclaration lue le lundi 23 septembre à la télévision nationale, le ministre de la sécurité, Mahamoudou Sana, a, avec forts détails et précisions, dévoilé un vaste plan de déstabilisation du Burkina Faso. Une nouvelle tentative qui s’ajoute à la longue liste, que dit avoir déjoué les autorités burkinabè ces derniers mois. Selon le récit fait par l’officiel, c’est l’arrestation à l’entrée de la ville de Niamey au Niger, de deux individus suspects qui se sont révélés être des membres d’un commando qui visait à attaquer le Burkina Faso, qui a déclenché une investigation à grande échelle et a permis de mettre à nue « plusieurs tentatives de déstabilisation aussi pernicieuses qu’incessantes », selon Mahamoudou Sana.
Toujours dans sa déclaration, le Ministre Burkinabè de la sécurité dit avoir identifié tous les acteurs impliqués dans cette opération de déstabilisation. Il s’agit d’une quinzaine de personnes dont l’un d’eux, est le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba présenté comme le chef du « volet militaire de ce complot ». En exil au Togo, l’ancien président de la transition, se prononce fréquemment sur l’actualité politique et sécuritaire de son pays. Il interpelle notamment le capitaine Ibrahim Traoré, qui l’a renversé huit mois après lui-même sa prise pouvoir en janvier 2022.
Est également cité parmi les auteurs de ce complot, Djibrill Bassolé, ancien ministre burkinabè des affaires étrangères. Il y a quelques jours, l’ancien chef de la diplomatie avait dénoncé le harcèlement dont étaient les cibles des membres de sa famille. Deux de ses fils auraient été interpellés par des individus armés à Ouagadougou.
Le nom du journaliste nigérien d’origine ivoirienne Serge Mathurin Adou, dont la disparition avait inquiété ses proches à Niamey, est également cité parmi les comploteurs. Il aurait hébergé un des membres du commando, et aurait gardé par devers lui, des téléphones satellitaires.
Comme souvent lorsqu’elle évoque une tentative de déstabilisation, la junte au pouvoir au Faso, la Côte d’Ivoire revient souvent. Ça n’a manqué cette fois-ci non plus. Le pays dirigé par Alassane Dramane Ouattara, a été accusé d’héberger des personnes qui « se sont activées dans une entreprise de subversion ».
Mahamoudou Sana a ainsi affirmé que selon le plan, un groupe de 150 militants de la région du centre-est du Burkina Faso devait attaquer le palais présidentiel à Ouagadougou, tandis qu’un deuxième groupe aurait attaqué la base de drones et qu’un troisième groupe, provenant du territoire ivoirien, devait mener des attaques à la frontière pour disperser les forces de défense et de sécurité burkinabè.
S.B.