Faso: Gel pour six mois renouvelables des avoirs de 113 personnes physiques et 2 célèbres ‘organisations terroristes’

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Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba (g) aux côtés de l'ancien Président burkinabè Blaise Compaoré (2e à d) au palais présidentiel de Ouagadougou, le 8 juillet 2022.

Le régime au Burkina Faso a décrété le gel pour six mois renouvelables des avoirs de plus de 100 personnes, dont l’ex-Président Paul-Henri Sandaogo Damiba, et de deux groupes jihadistes, pour « financement du terrorisme », selon un arrêté révélé ce 21 novembre 2024.

La mesure concerne 113 personnes physiques et deux « organisations terroristes »: le GSIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) et l’EIGS (État islamique au grand Sahara), « responsables d’actes jihadistes au Burkina Faso », selon un arrêté daté du 19 novembre 2024 et signé par le ministre de l’Economie et des Finances, Aboubacar Nacanabo.

Parmi la centaine de personnes visées figure l’ex Président Paul-Henri Sandaogo Damiba, en exil au Togo depuis septembre 2022. Lieutenant-colonel arrivé au pouvoir en janvier 2022 par un coup d’Etat, il avait été renversé en septembre de la même année par le capitaine Ibrahim Traoré, toujours à la tête du régime aujourd’hui.

Un jeune homme regarde une photo du nouvel homme fort du Burkina et chef de la junte au pouvoir, Paul-Henri Sandaogo Damiba, à Ouagadougou le 28 janvier 2022.

M. Damiba a été radié fin octobre 2024 de l’Armée avec une quinzaine d’officiers, notamment pour des faits présumés « d’intelligence avec une puissance étrangère » ou « des groupes terroristes visant à déstabiliser le Burkina Faso ». Outre le gel de leurs « biens et ressources économiques », les personnes visées ont ‘interdiction de voyager durant toute la période du gel de leurs biens et de leurs ressources économiques’, précise l’arrêté.

Est également concerné l’ancien commandant des Forces spéciales burkinabè, Ahmed Kinda, tué pendant une tentative d’évasion et que les autorités avaient présenté il y a quelques mois comme le ‘chef d’opérations de déstabilisation’ impliquant les officiers radiés.

L’ancien numéro 2 des services de renseignement, le commandant Sékou Ouédraogo, et d’anciens ministres comme le général Djibril Bassolé et Alpha Barry (fondateur du groupe de presse Oméga médias, ex chef de la diplomatie du pays) tous deux en exil, sont aussi visés par l’arrêté ministériel.

Parmi les 113 personnes visées par l’arrêté, figurent aussi plusieurs dizaines, toutes de nationalité burkinabè – certaines sont condamnées et purgent leurs peines-. Ils voient leurs biens gelés ‘pour association de malfaiteurs terroristes, assassinats terroristes ou détention illégale d’armes à feu’.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba lors de sa cérémonie d’investiture comme Chef de l’Etat du Burkina Faso, le 2 mars 2022 à Ouagadougou.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des bandes armées affiliées à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique. Elles ont fait en tout plus de 26.000 morts, civils et militaires, dont plus de 13.500 depuis le coup d’Etat de septembre 2022. La Transition au Faso a été prorogée jusqu’en 2029 par des Assises nationales.

Des manifestants pro-putsch exhibent la photo du nouvel homme fort du Burkina, à Ouagadougou le 25 janvier 2022.

© Afriquinfos & Agence France-Presse