Ce chiffre aurait été avancé dans le Document programme approuvant le décaissement du Public Sector Performance Development Loan Policy de 20 millions de dollars en ce taux, s'il se devait s'avérer exact serait le plus bas pour l'île touristique depuis ces dernières dix années.
La Banque Mondiale procède également à une analyse des répercussions de cette performance de cauchemar économique sur les divers secteurs, vu que Maurice se trouve toujours sous la menace d'une « incertitude extérieure substantielle » liée au ralentissement de l'économie mondiale.
« Les principaux canaux de transmission des chocs économiques de l'économie mondiale à l'île Maurice – en particulier en provenance des économies européennes auxquelles l'île Maurice reste très exposée – sont le tourisme (qui représente 26 pour cent des exportations totales du pays de biens et services), les investissements directs étrangers (IDE), et les importations de produits de base », souligne le rapport. Pour la Banque Mondiale, l'industrie touristique continuera à être affectée davantage avec une baisse de recettes de l'ordre de 16% alors qu'actuellement, les prévisions misent sur une augmentation de 9% pour cette année. Les dernières analyses de Statistics Mauritius, publiées en début de mois, indiquent que cette année le tourisme devra connaître une croissance de 1,6% pour atteindre les 980 000 touristes, avec des recettes brutes prévues de 1,4 milliard US$, soit une hausse de Rs 400 millions seulement par rapport à l'année dernière.
L'autre paramètre économique, qui sera suivi avec une attention particulière en 2012, reste l'évolution de l'investissement direct étranger et ses effets sur déficit de la balance des paiements. « L'IDE est supposé diminuer en proportion du PIB en 2011 et 2012, atteignant un minimum de 2 pour cent du PIB, avec des sorties nettes d'un montant de 2 pour cent du PIB en 2012, tandis que d'autres flux financiers devraient rester globalement stables», avancent les analystes de la Banque mondiale.
Le déficit de la balance des paiements en 2012 devrait se situer à hauteur de 9,7% du PIB, estime la BM alors que le déficit budgétaire, qui est actuellement estimé à 3,8% du PIB, pourrait atteindre les 6%. Les dernières statistiques officielles de la Banque de Maurice à la fin de février dernier confirment les appréhensions de la Banque mondiale. Sur des crédits bancaires au secteur privé de l'ordre de 8,38 milliards US$, le tourisme et l'industrie du bâtiment s'approprient un peu moins de 3,3 milliards US.
La BM se déclare également préoccupé par le poids des transactions opérées en devises étrangères, soit 60% des dépôts enregistrés et des prêts consentis dans la conjoncture économique difficile qui rend le secteur financier vulnérable aux retraits soudains des dépôts et de la volatilité des taux de changes.