Electrification du continent noir, des chefs d’Etat y sont favorables

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«L’énergie est un préalable à tout développement », soutient Jean-Louis Borloo. C’est sans nul doute cette conviction qui a motivé le lancement de ce projet.

Mais un français qui tient à cœur un si grand projet africain ? Pour  L’instigateur du projet, cela s’explique. Selon Jean-Louis Borloo, l'électrification de l'Afrique est aussi pour la France et l'Europe de nouveaux marchés en perspective.

Pourtant, à ce jour, 600 millions d'Africains, soit deux tiers de la population du continent, vivent sans électricité, selon un rapport publié par l’Agence Internationale de l’Electricité(AIE). Une situation inconcevable pour Jean-Louis Borloo.

«Pourquoi est-ce que le continent africain est à 25 % d’accès à l’énergie alors que le standard mondial est à 92 % ? L’électricité, cela demande un effort gratuit public de démarrage. On n’a pas fait les centrales uniquement avec les prêts du marché ; ce sont des biens publics. Alors, ces Etats jeunes n’ont pas les financements pour cela et nous sommes dans quelque chose de paradoxal, c’est que les énergies, éternelles si j’ose dire, à savoir le vent, le soleil, l’hydroélectricité, sont partout en Afrique, différemment selon les endroits, les moins chères à produire au monde », s’est exclamé l’ancien ministre au cours d’une conférence de presse.

Pour arriver à concrétiser son  projet sur les dix prochaines années, l’ex ministre qui dirige désormais l’association «Energies pour l’Afrique» a proposé un investissement de 200 milliards d'euros tout en sollicitant une aide internationale de  50 milliards. «Les investisseurs privés suivront», prévoit-il.

Cette aide internationale sera alors mise à disposition d'une Agence africaine de l'électrification, avec un directeur africain et des experts qui décideront de financer tel ou tel projet local, national ou régional, sans poser des conditions de démocratie ou de respect des droits de l'homme.

Jean-Louis Borloo a rencontré trente-sept chefs d'État africains, qui, dans leur majorité, semblent adhérer au projet mais l’ex ministre n’a posé que  le premier jalon. Ce dernier devrait dans les prochains jours arriver à attirer les investisseurs et les bailleurs, puis créer son organisation qui serait capable de fédérer toutes les initiatives et de définir le rythme du travail d’ici 2025.

La conférence de l’ONU  sur les changements climatiques organisée en fin d’année en France pourrait être une occasion pour le ministre de poser les bases à la réalisation du projet.

 Larissa AGBENOU