Egypte: 22 morts et 1830 blessés dans les affrontements entre manifestants et policiers (ministère de la Santé)

Afriquinfos Editeur
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Un responsable de la morgue du Caire aurait déclaré plus tôt lundi que 33 cadavres avaient été amenés à la morgue depuis la place Tahrir (Libération) du Caire, où les affrontements se poursuivent depuis samedi. Mais il est revenu sur ce chiffre, déclarant que certains morts n'étaient pas en lien avec les affrontements.

Les affrontements ont continué lundi au Caire, où des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Tahrir et dans une rue voisine menant au ministère de l'Intérieur et où les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes sur la foule.

Les manifestations ont éclaté suite à une controverse sur un projet de charte constitutionnelle, car les partis de l'opposition ne sont pas d'accord avec le gouvernement intérimaire pour accorder plus de pouvoirs à l'armée.

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"Nous ne voulons que la liberté et la démocratie et un gouvernement civil", a déclaré à Xinhua Mohmed Mahmoud, un manifestant.

Le jeune homme de 26 ans a déclaré que les forces de sécurité avaient eu recours aux violences contre les manifestants.

Walid Mohamed, 25 ans, agriculteur de la province de Minya au sud, a déclaré que deux de ses amis étaient morts dimanche sur la place Tahrir.

L'homme, pieds nus, dont la tête était entourée de bandages, a fait savoir qu'il avait perdu ses chaussures dimanche, au moment où il a été blessé.

"Nous voulons que Tantawi parte et remette le pouvoir le plus rapidement possible", a-t-il revendiqué. M. Tantawi est le chef du Conseil suprême des forces armées. Le conseil militaire au pouvoir a déclaré quant à lui regretter les affrontements et a demandé au gouvernement de prendre des mesures pour éviter des incidents similaires.

L'armée a également fait savoir qu'elle respecterait le calendrier du transfert des pouvoirs et n'avait pas l'intention de le repousser.

Toute tentative visant à perturber le processus de transition démocratique ne sera pas autorisée, a affirmé l'armée dimanche.

"Les forces militaires n'étaient pas sur la place Tahrir mais ont reçu pour consigne de sécuriser le siège du ministère de l'Intérieur", a déclaré le chef assistant de la Région militaire centrale, Saeed Abbas, lors d'une conférence de presse devant le ministère de l'Intérieur lundi.

"Le conseil militaire n'est pas venu sur la place dimanche pour disperser les manifestants, mais est venu sur demande du ministre de l'Intérieur, Mansour el-Essawy", a-t-il ajouté.

M. Abbas a affirmé que si les manifestants voulaient être protégés, les forces en auraient fait autant.

Par ailleurs, M. Abbas a affirmé l'engagement du conseil militaire vis-à-vis de la feuille de route égyptienne selon laquelle les élections législatives auront lieu, un comité fondateur formé pour rédiger une nouvelle constitution et le pouvoir enfin remis à une autorité civile.

Lundi, le conseil militaire a publié un décret pour interdire toutes les personnes ayant corrompu la vie politique égyptienne de se présenter aux élections législatives, a rapporté la télévision nationale.

Cette interdiction représentait également une demande des nombreuses forces politiques dont le but était d'empêcher les derniers membres de l'ancien régime de reprendre le pouvoir.

Les affrontements actuels, les pires depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarak en février, suscitent des inquiétudes quant aux élections législatives du pays qui doivent avoir lieu le 28 novembre, car il n'y a eu pour l'instant aucun signe d'accalmie.