Egyptair/Les deux boîtes noires enfin repêchées: Fin du mystère autour du crash?

Afriquinfos
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Soient 24 heures après la découverte de la première boîte noire. Se dirige-t-on vers l’élucidation des causes qui auraient conduit au crash d’Egyptair? Tout porte à le croire si on se réfère aux déclarations de l’expert en aéronautique, Jean Serrat après le repêchage des deux boîtes noires. «En fonction de ce que l’on va lire sur cette boîte noire, elle peut nous permettre de savoir exactement ce qui s’est passé», estime-t-il. «Dans quel état d’esprit était l’équipage, comment cela s’est-il passé, est-ce qu’ils ont été surpris, est-ce qu’ils ont été apeurés», s’interroge tout de même Jean Serrat. Selon un responsable du ministère égyptien qui a requis l’anonymat, «le contenu de la boîte noire sera récupéré et analysé dans un département spécialisé du ministère de l’Aviation civile au Caire». Il précise toutefois que «si la mémoire est endommagé», elle pourra être  envoyée à un laboratoire, à l’étranger, pour des analyses plus poussées», indique-t-il.

D’ores et déjà, Jean Serrat explore des pistes  probables de l’accident. «Est-ce que l’équipage a été surpris et n’a pas eu le temps d’agir? Ou est-ce qu’il y a eu un phénomène important qui s’est passé à bord, qui fait que l’équipage a déclenché une procédure d’urgence qui s’est ensuite mal déroulée? Est-ce qu’il y a un bruit d’explosion ou de décompression explosive de l’avion?», se questionne aussi Jean Serrat, ancien commandant de bord.

Mais en attendant, les enquêteurs sont à pied d’œuvre pour analyser l’enregistreur de voix Cockpit Voice Recorder (CVR) de la première boîte noire repêché jeudi dernier par le «John Lethbridge», un navire de la compagnie française Deep Ocean Search (DOS). Le navire est équipé d’un robot spécialement conçu pour cartographier les fonds et remonter des petits éléments immergés jusqu’à 6.000 m de profondeur.

 Technologie au service de la vérité

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L’enregistreur a été retrouvé en morceaux mais l’équipe de recherches  a pu récupérer sa mémoire. Le CVR peut enregistrer  jusqu’à deux heures de conversations dont les voix du commandant de bord et du copilote, les communications entre le cockpit, le chef de cabine et les hôtesses/stewards ; et  aussi des bruits d’ambiance dans l’avion. Selon Ayman el-Mokadem, chef des enquêteurs égyptiens,  la seconde boîte noire sera envoyée au Caire, la capitale.

Elle devra ensuite être objet d’analyses minutieuses par des experts égyptiens, français (Bureau d’Enquêtes et d’Analyses) et ceux  de l’avionneur Airbus. L’Airbus A320 qui reliait Paris au Caire s’est abîmé le 19 mai avec 66 occupants de nationalité égyptienne et française, après avoir soudainement disparu des écrans radar. Jusqu’à présent, les causes du crash sont inconnues. Cependant, on avance des hypothèses par rapport aux dernières indications de l’avion. Quelques heures bien avant qu’il ne s’abîme, des alarmes s’étaient déclenchées. Le système de transmission automatisé avait signalé la fumée dans le cockpit, dans une toilette et sous la cabine de pilotage. Il avait également signalé une défaillance de l’ordinateur qui gère les commandes  de l’avion. A ces pistes, s’ajoutent le virage brutal à 90° sur la gauche, puis une vrille à 360° de l’Airbus avant son crash.

 Anani   GALLEY