Disparition précoce d’Edith Lucie Bongo Ondimba, 16 ans déjà

Afriquinfos
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Edith Bongo Odimba

Abidjan (© 2025 Afriquinfos)- Le 14 mars 2009, le Gabon perdait sa Première Dame. Personnalité prééminente et incontournable de son pays et d’Afrique Centrale, Édith Lucie Bongo fut l’une des rares femmes au monde à avoir réussi l’exploit d’avoir été, à la fois, fille et épouse de Chefs d’État.

De fille de Président à Première Dame

Née le 10 mars 1964 à Brazzaville en République du Congo, Édith était, surtout, la fille aînée du président congolais Denis Sassou-Nguesso et de Marie-Claire Dirat. D’origine congolaise, elle avait effectué la totalité de sa scolarité au Congo, contrairement à la plupart des enfants de Chefs d’État et de personnalités politiques ou publiques importantes. Les études de médecine qu’elle avait choisi de poursuivre, seront couronnés par un Doctorat en 1989. Seulement, Édith n’aura pas l’occasion d’exercer en tant que médecin.

Le 4 août 1990, Omar Bongo Ondimba, Président du Gabon, épouse en secondes noces, Édith Lucie N’Guesso, fille de son homologue.

Cette épouse venue d’ailleurs…

Elle devenait, grâce à ce mariage, la nouvelle première Dame du Gabon, après Pauline Mba et Joséphine Nkama, première épouse d’Omar Bongo connu sous le pseudonyme de Patience Dabany. Cette position et ce nouveau statut lui avait permis, dit-on, d’aider son père Denis Sassou-Nguesso à récupérer le pouvoir qu’il avait perdu au début des années 1990 face à Pascal Lissouba.

Au Gabon, l’arrivée de cette jeune fille de 26 ans en 1990 comme épouse du tout-puissant Omar Bongo va provoquer une vague d’indignation au sein de la population gabonaise, surtout auprès de la gent féminine, qui acceptait difficilement que leur Chef d’État bien aimé ait pu prendre pour épouse une femme venue d’ailleurs.

Mais très vite Édith Lucie Bongo va imposer son style et se faire adopter par le peuple Gabonais.

Un engagement social et politique

Devenue Première Dame, Édith Lucie Bongo Ondimba tenait à impacter de façon significative, grâce à sa position, la vie de ses concitoyens et de la sous-région. Et c’est dans les œuvres caritatives, qu’elle va le plus s’investir, notamment à destination des enfants et des malades du sida. Elle participera ensuite à la création en 2003 de l’Organisation des Premières dames d’Afrique contre le SIDA (OPDAS) . En plus de sa Fondation « Horizons Nouveaux « , la Première Dame du Gabon avait créé à la suite le lycée « Michel Dirat » (du nom de son grand-père maternel) et la polyclinique « El Rapha « .

Elle s’engage sur le terrain politique en militant au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), dont elle sera nommée présidente d’honneur en 2003.

Après s’être activée avec beaucoup d’efficacité et de manière très dynamique, à soutenir son époux lors des élections présidentielles de 2006 au Gabon, Édith Lucie Bongo Ondimba ira se reposer à Paris puis au Maroc d’où elle ne reviendra plus en vie.

Une mort prématurée

Souffrant d’un mal dont la nature et l’origine demeurent inconnues, celle que les populations gabonaise et congolaise avaient affectueusement surnommé « La Diva », « Tito » ou encore » Le Jocker, la carte qui gagne » décèdera le 14 Mars 2009 à Rabat au Maroc. Son décès provoqua une onde de choc au Gabon et un véritable séisme au Congo-Brazzaville, surtout au sein de sa famille biologie pour qui elle était l’un des piliers principaux. Édith Lucie Bongo Ondimba laissa derrière elle une famille brisée, dont deux enfants, Omar Denis Junior et Yacine Queenie. Omar Bongo se retrouva veuf, et décèdera trois mois plus tard. Denis Sassou N’guesso, dit-on, ne s’est jamais remis du décès de sa fille.

La mort prématurée d’Édith Lucie Bongo Ondimba, venait apporter la touche tragique d’un destin hors du commun et d’une vie intense et riche, qu’elle perdait alors qu’elle n’avait que 45 ans ».

Par Brice Brou