Drame de Stilfontein: 60 corps remontés, 106 autres illégaux vivants récupérés et arrêtés ‘pour exploitation minière illégale’

Afriquinfos Editeur
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Le puits d'entrée d'une mine abandonnée à Stilfontein, le 14 janvier 2025 en Afrique du Sud.

Soixante corps de mineurs clandestins ont été extraits en deux jours d’un puits d’or désaffecté en Afrique du Sud, a annoncé mercredi 15 janvier 2025 la Police qui cerne le site depuis des mois pour déloger les travailleurs illégaux.

‘Au deuxième jour des opérations, 106 mineurs illégaux vivants ont été récupérés et arrêtés pour exploitation minière illégale. 51 ont été déclarés morts’, a indiqué dans un communiqué la Police, qui avait déjà remonté neuf dépouilles lundi 13 janvier, au premier jour d’une intervention des secours.

La nacelle, descendue au moyen d’un treuil spécialisé dans un puits profond de 2,6km, a repris ses allers-retours ce 15 janvier 2025 à Stilfontein, à environ 150 km au sud-ouest de Johannesburg. Un précédent bilan policier mardi 14 janvier dans l’après-midi relevait 36 corps extraits depuis la veille.

L’opération doit durer dix jours au total pour sortir de terre un nombre inconnu de ‘zama zamas’, comme sont appelés en Afrique du Sud les mineurs clandestins. La Police avait évoqué plusieurs centaines d’entre eux lorsqu’elle a commencé à circonscrire le ravitaillement du site il y a plus de deux mois.

Le ministre de la Police Senzo Mchunu, en visite mardi 14 janvier 2025 à Stilfontein, n’a pas souhaité donner de chiffre précis. ‘Chaque chiffre que nous avons ici est une estimation, une supposition’, a-t-il déclaré. ‘C’est impossible que quelqu’un nous dise +Je sais avec certitude qu’ils sont tant+’.

Une vidéo transmise à l’AFP lundi 13 janvier 2025 par l’ONG Macua, qui défend les communautés affectées par les activités minières, montrait ce qui s’apparentait à des dizaines de dépouilles emballées dans l’obscurité des galeries. Plus de 1.500 mineurs clandestins, pour la plupart étrangers, ont été arrêtés sur le site par la Police depuis août 2024.

Parmi eux, ‘121 mineurs illégaux ont déjà été expulsés, dont 80 Mozambicains, 30 Basotho, 10 Zimbabwéens et un Malawien’, ont recensé les autorités sud-africaines.

Les hommes au visage émacié sortis mardi 14 janvier 2025 du puits paraissaient particulièrement affaiblis. Ils étaient soumis à une fouille au détecteur de métal par la Police pour s’assurer qu’ils ne remontaient pas de pépite d’or du sous-sol.

Les autorités ont été accusées d’essayer de forcer les mineurs à remonter à la surface de ce qui ressemblait à une petite ville souterraine, en réduisant depuis début novembre 2024 les réserves de nourriture et d’eau apportées par des proches qui vivent de l’économie informelle autour de la mine.

‘Nous allons les enfumer et ils sortiront’, avait lancé en novembre la ministre auprès de la Présidence, Khumbudzo Ntshavheni, suscitant des réactions indignées aussi bien dans la classe politique que dans les OSC.© Afriquinfos & Agence France-Presse