Le chef du principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, Tidjane Thiam, a été radié mardi 22 avril 2025 de la liste électorale par la justice qui a estimé qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne, une décision qui ferme la porte à sa candidature à la présidentielle du 25 octobre prochain.
L’entourage de M. Thiam dénonce depuis plusieurs semaines des « manœuvres » orchestrées par le pouvoir pour écarter leur candidat. « Cette décision nous montre bien qu’on était dans un procès politique, à caractère politique. On a quitté le domaine de la justice, on va dans le domaine de la politique », a critiqué le chef des députés PDCI, Simon Doho.

« Quand la justice leur est favorable, elle est indépendante, et quand elle ne l’est pas, elle est instrumentalisée. Nous n’avons rien à voir avec cette affaire et nous n’avons pas de commentaire à faire sur les décisions de justice », a fait observer pour sa part Mamadou Touré (porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, RHDP), le parti au pouvoir. Tidjane Thiam avait été investi officiellement jeudi 17 avril 2025 comme candidat du PDCI.
« Octobre 2025 est encore loin, je sais que je ne serai pas épargné », avait-il déclaré le soir même, sur les réseaux sociaux. D’autres opposants sont également pour l’heure radiés de la liste électorale: l’ex-Président Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé, et l’ancien Premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro, en exil, pour des condamnations judiciaires. Le parti au pouvoir n’a pas encore désigné son candidat. Le RHDP appelle de ses vœux une candidature d’Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, à un quatrième mandat consécutif.

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