Cop 24 : l’Afrique fortement représentée à la grande messe de lutte contre le réchauffement climatique

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Katowice (© 2018 Afriquinfos)- Ils sont 200 pays dont des pays africains réunis en Pologne pour la COP 24 afin de tenter de mettre en orbite l’accord de Paris.

La 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) s’est ouverte à Katowice, ce dimanche 2 décembre en Pologne. Pendant deux semaines, les États du monde entier vont tenter d’avancer sur la mise en œuvre concrète des engagements pris dans l’Accord de Paris il y a trois ans. Toutefois une nouvelle étude indique ainsi que 8 des 10 villes les plus exposées au monde sont africaines.

En écho, une étude publiée mi-novembre par le cabinet de consultants Verisk Maplecroft, montre que plus de 95 % des 234 villes considérées comme présentant un « risque extrême » face au changement climatique se trouvent en Afrique et en Asie.

Parmi les dix villes les plus exposées d’ici 2035, huit sont africaines. C’est le cas par exemple de Kampala en Ouganda, Dar-es-Salaam en Tanzanie, Abuja et Lagos au Nigéria, Addis-Abeba en Éthiopie et Luanda en Angola.

« Les pays les plus pauvres du monde sont ceux qui paieront le prix le plus élevé du changement climatique, analysent les experts. Mais ils ne seront pas forcément en capacité d’y faire face, accentuant le risque sur les flux de capitaux dans le continent africain. À mesure que les effets du changement climatique se feront sentir, les entreprises qui investissent sur ces marchés pourraient ainsi faire face à un ensemble de risques coûteux. »

La moitié du PIB africain pourrait être exposé à un risque extrême, représentant 1 397 milliards de dollars en 2023. « Les entreprises opérant dans les mégapoles doivent comprendre les risques physiques à court, moyen et long terme », ajoute Richard Hewston, analyste principal en changements climatiques et environnement. « Elles doivent travailler pour renforcer leur résilience face aux chocs climatiques. »

Mais «les étoiles ne sont plus alignées, manifestement», s’inquiète Seyni Nafo, le porte-parole du groupe Afrique, en raison du contexte géopolitique.

«Mais pour l’Afrique, quelles que soient les péripéties de la géopolitique, nous n’avons pas le choix. Nous ressentons les impacts du changement climatique tous les jours (…) Nous allons amplifier notre action», a-t-il déclaré à l’AFP.

Urgence à Agir pour l’Afrique (BAD)

La Banque africaine de développement, qui participe depuis de longue date à ces conférences sur le climat, ne se fait pas absente de la réunion. Elle envisage de porter la voix de l’Afrique.

C’est que l’urgence est des plus aigües pour l’Afrique, l’une des régions au monde les plus vulnérables aux effets du changement climatique. En témoigne la sécheresse qui se poursuit cette année en Afrique du Sud, ou encore celle qui a sévi en Afrique de l’Est en 2017. En 10 ans, entre 1995 et 2015, le continent a subi 136 épisodes de sécheresse, dont 77 dans la seule région de l’Afrique de l’Est.

Et la situation semble empirer : après 2015, 2016 et 2017, 2018 sera sans doute la quatrième année la plus chaude du siècle, vient d’alerter l’Organisation météo mondiale (OMM), dans un rapport publié le 29 novembre 2018, à la veille de l’ouverture des portes de la COP24.

Sécheresses, inondations, élévation du niveau de la mer, épisodes climatiques extrêmes qui menacent la sécurité alimentaire des populations, « migrants climatiques »…

Ainsi le souligne le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, il y a urgence à agir. Il en va de l’avenir du continent et de son développement, a-t-il également affirmé.

Xavier-Gilles CARDOZZO