Energies renouvelables : besoin de financement de 58 milliards USD en Afrique sur 10 ans (expert)

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Parmi ses préoccupations, le comité de direction de l'UPDEA réuni lundi dans la capitale camerounaise en marge des travaux de la 44e Assemblée générale de cette organisation débutés mardi pour deux jours, mène des « réflexions sur la transformation à subir pour relever ce défi », a fait savoir le responsable de l'opérateur du secteur de l'électricité au Kenya, KenGen.

« L'Afrique représente assurément la nouvelle frontière. Vingt ans auparavant, seulement 28% des Africains vivaient en ville. Aujourd'hui, plus de 40% personnes sur près du milliard sont des citadins. A l'horizon 2030, ce taux est projeté à 50%. Aujourd'hui, la croissance économique globale d'Afrique compte parmi les plus rapides du monde, située à plus de 6% par an », a noté Eddy Njorogue.

De 1,6 quintillion USD, le PIB annuel du continent pourrait s'établir à 2,6 quintillions USD en 2020, a-t-il par ailleurs relevé lors de l'ouverture de la 44e Assemblée générale de l'UPDEA en présence du ministre camerounais de l'Energie et de l'Eau, Michael Ngako Tomdio.

« Nous constatons cette croissance alors que seulement 31% de notre population en Afrique a accès à l'électricité. Grosso modo, sur 1,4 milliard de personnes sans électricité dans le monde, environ 587 millions sont en Afrique », a regretté le président de l'UPDEA.

Sans les citer, Njorogue a repris une étude estimant les besoins de financement de 58 milliards USD d'ici à 2020 pour des projets d'énergies renouvelables à entreprendre dans les domaines du thermique, de l'éolien, du solaire, du biogaz, de la biomasse, etc. Pour l'instant, il s'agit d'une simple projection d'investissements qui ne porte pas sur des projets clairement identifiables.

D'après une étude de la Banque mondiale sur les opportunités pour des projets MDP (Mécanisme de développement propre) en Afrique subsaharienne, 3200 projets d'énergie propre sont potentiellement réalisables, pour une capacité de production d'électricité supplémentaire de plus de 170 GW, soit environ quatre fois le volume de la production actuelle d'énergie commerciale du continent.

Ces projets concerneraient, indique l'étude, des domaines très divers comme l'utilisation des résidus agricoles et agro- industriels, des résidus des exploitations forestières et de l'industrie du bois ainsi qu'une utilisation plus efficace des combustibles fossiles. Jusqu'ici, seuls 2% des projets issus du Mécanisme de développement propre inclus dans le protocole de Kyoto en 1997 concernent l'Afrique.

Quelques pays comme sont déjà lancés dans cette voie. C'est le cas du Kenya en Afrique de l'Est qui, en un temps record de trois semaines, a réussi à mobiliser sur le marché financier, malgré la crise économique mondiale de 2008, 330 millions USD pour un projet géothermique de 280 MW d'un financement global de 920 millions USD, s'est félicité le président de l'UPDEA.

La capacité d'électricité installée globale est pour l'heure estimée à 130.000 MW sur l'ensemble du continent.