«J’ai peur parce que je vois plus de jeunes femmes infectées. Si nous continuons ainsi, nous ne serons pas capables d’éliminer le Sida d’ici 2030, l’objectif fixé par l’ONU (…) Le risque est d’avoir une résurgence de l’épidémie», a présenté Michel Sidibé, Directeur de l’ONUSIDA. Il s’est montré inquiet par rapport au manque de volonté des donateurs de financer la recherche.
Pour Asia Russell, Directrice de l’organisation de Health Global Access Project, les pays donateurs n’honorent pas leur engagement. Ce qui pourrait amener à une régression de la pandémie du Sida. «Nos gouvernements sont engagés dans un jeu cynique de promesses pour mettre fin à la crise du Sida, mais ils refusent de mettre les fonds sur la table pour y parvenir», a-t-elle déploré.
De son côté, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) a invité les participants «à mettre en place un plan d’action pour résoudre l’accès critique au traitement VIH» dans les pays de l’Afrique de l’ouest et centrale, où on note le taux de traitement inférieur à 30%. La même inquiétude est partagée par le milliardaire américain Bill Gates qui depuis quelques années œuvre dans l’humanitaire en Afrique. «En Afrique subsaharienne, plus de 2.000 jeunes de moins de 24 ans sont infectés chaque jour», a-t-il alerté.
En effet, selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Sida est la première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 10 à 19 ans en Afrique, malgré les progrès réalisés. Environ 37 millions de personnes (la plupart en Afrique subsaharienne) vivent aujourd’hui avec le virus de la pandémie du Sida.
A en croire l’association française «Aides», des inégalités sociales entre les pays riches et pauvres dans le traitement de la maladie seraient des facteurs de la situation de la maladie en Afrique.
«Si nous échouons à agir, tous les gains durement acquis en Afrique subsaharienne au cours des 15 dernières années pourraient être annulés, compte tenu notamment du fait que les jeunes africains entrent dans un âge où ils sont plus à risque de contracter le Sida», a averti Bill Gates.
Anani GALLEY