Comprendre les propensions du Togo à adhérer aussi à l’AES après avoir rejoint le Commonwealth

Afriquinfos Editeur
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Robert Dussey MAE du Togo

Lomé (© 2025 Afriquinfos)-  Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, a réaffirmé l’intérêt de son pays pour l’Alliance des États Sahéliens (AES). Et a assuré que le peuple togolais soutient fortement l’idée d’une adhésion à l’AES, ajoutant que les citoyens ordinaires répondraient sans hésiter par un « oui » à une telle proposition, a rapporté l’AES sur son compte X.

S’exprimant dans un entretien à la chaîne Voxafrica, le chef de la diplomatie togolaise a indiqué que l’adhésion du Togo à l’AES n’était pas ‘impossible’, soulignant que c’est ‘une décision qui revient au Président de la République’.

« C’est la décision du président de la République », a répondu le ministre Robert Dussey lorsque la question de rejoindre l’AES lui a été posée, jugeant pour sa part que « ce n’est pas impossible ». « Demandez aux populations togolaises si le Togo veut entrer dans l’AES, vous allez voir leur réponse, je vous dirais qu’elles vous diront oui », a-t-il ajouté dans son entretien dont des extraits ont été rendus publics jeudi et dont l’intégralité a été diffusée jeudi soir.

« Pour nous aujourd’hui, le président Assimi Goïta est une chance pour le Mali », a déclaré Robert Dussey lors de son entretien télévisé. « L’Afrique est utilisée seulement pour servir les grandes puissances et ce n’est pas normal« , a-t-il souligné.

Les pays de l’AES, selon le diplomate ‘’ont décidé de recouvrer leur souveraineté. Ils ont africains avant tout, ils ne quittent pas un camp pour un autre. Pour nous qui les fréquentons. Ce qui nous lie avec les pays de l’AES c’est la même idéologie, c’est l’Afrique d’abord, c’est notre pays d’abord. Nous sommes dans une vision, nous sommes africains, nous sommes africanophone.« 

En développant leurs liens avec le Togo, les pays de l’AES, enclavés, pourraient s’assurer un accès à la mer via la côte togolaise et le port de Lomé afin d’importer et d’exporter des marchandises. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont chassé l’armée française de leur sol, coopèrent pour contenir les attaques récurrentes des groupes jihadistes, en même temps qu’ils se rapprochent militairement et politiquement d’autres puissances comme la Russie.

Les trois pays qui forment l’AES (Mali, Niger et Burkina Faso), gouvernés par des militaires hostiles à la France, ont annoncé en janvier 2024 leur volonté de quitter la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une organisation rassemblant aujourd’hui 15 pays et qu’ils jugent instrumentalisée par l’ancienne puissance coloniale. Ce départ sera effectif le 29 janvier.

Le président togolais Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005 à la suite de son père, s’est imposé peu à peu comme médiateur dans les différentes crises politiques qui agitent l’Afrique de l’Ouest depuis quelques années. Comme au Niger, où les militaires au pouvoir depuis juillet dernier lui ont demandé d’intercéder auprès de la Cedeao. Ce qui n’a pas empêché le régime putschiste d’annoncer son retrait de l’institution régionale ouest-africaine. Il s’était auparavant investi dans la crise malienne et les tensions entre Abidjan et Bamako.

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