Berlin (© 2024 Afriquinfos)- Avec les ruptures tous azimuts de coopération suite à la prise de pouvoir dans trois pays du Sahel par des militaires, on aurait pu penser que ces derniers étaient isolés. Il n’en est rien. Lors de la 5ème Assemblée générale de l’Alliance Sahel le 16 juillet 2024 à Berlin, les pays membres, ont réitéré leur engagement à répondre aux priorités de développement de la région.
Plus de 150 représentants de 30 pays et organisations internationales se sont réunis à Berlin le 16 juillet 2024. Objectif: s’entendre sur les voies et moyens pour continuer à aider les populations de la région du Sahel à assurer leur sécurité alimentaire et à renforcer leur résilience face au changement climatique et à la crise des réfugiés.
Malgré le contexte, près de 23 milliards d’euros ont été octroyés par l’Alliance Sahel pour financer des projets de développement, avec comme secteurs d’intervention l’éducation, l’emploi et la jeunesse au bénéfice de millions de personnes. Cet appui devrait se poursuivre, comme l’atteste la ministre fédérale allemande de la Coopération économique et du Développement, Svenja Schulze, par ailleurs présidente en exercice de l’Alliance Sahel: «Dans toute la région, j’ai pu constater que notre soutien parvient jusqu’au populations. Tous les efforts que nous déployons sont justifiés pour chaque nouvelle personne qui bénéficie d’une éducation, qui peut mieux s’adapter aux effets du changement climatique ou qui peut nourrir sa famille. Je suis convaincue qu’en ces temps difficiles, il est particulièrement important de poursuivre notre engagement et notre dialogue. Au cours de mon second mandat en tant que présidente de l’Alliance Sahel, je souhaite tout particulièrement être à l’écoute de la jeune génération sahélienne et me concentrer sur l’amélioration de l’éducation et de la formation des jeunes de cette région», a-t-elle déclaré.
Tout en prenant l’engagement de créer des opportunités d’emploi et de revenus pour les jeunes par l’éducation, la formation, le développement des compétences et l’entrepreneuriat; de renforcer la résilience aux chocs, notamment par la protection sociale, la restauration des écosystèmes et la sécurité alimentaire; de promouvoir le développement territorial et l’accès aux services de base, les membres de l’Alliance Sahel, se sont accordés sur de nouvelles initiatives.
Il s’agit notamment d’un nouveau partenariat entre la Banque mondiale et l’Allemagne pour mobiliser des ressources en faveur de l’initiative commune régionale RELANCE qui vise à soutenir l’éducation et le développement de compétences, ou encore la création d’un Fonds fiduciaire pour le Sahel et les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest qui servira de nouveau véhicule de financement pour soutenir les initiatives conjointes et les approches coordonnées. De nouvelles idées et perspectives qui font dire à Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique que «nous devons innover et intensifier nos efforts collectivement pour pérenniser les acquis de développement, renforcer la résilience des populations et les faire sortir des situations d’extrême pauvreté au Sahel».
Boniface T.