Le Rapport 2012 consacré au développement économique en Afrique, intitulé "Transformation structurelle et développement durable en Afrique" examine la question suivante : comment obtenir une croissance économique indispensable tout en préservant l' environnement ?
"En dépit de ses ressources abondantes l'Afrique enregistrait une consommation intérieure de matières par habitant deux fois inférieure à la moyenne mondiale", a indiqué le secrétaire général de la CNUCED, Supachai Panitchpakdi.
"Cela devrait permettre à la fois d'élever le niveau des populations et de protéger l'environnement", a-t-il déclaré.
Selon le rapport, les 13,4% de la population mondiale qui vivaient en Afrique en 2008 n'utilisaient que 5,5% environ des ressources consommées à l'échelle mondiale.
L'enjeu est de moderniser les économies africaines et notamment de développer leurs capacités industrielles par l'utilisation et la consommation efficaces des ressources naturelles intérieures.
"L'expérience passée a montré que l'industrialisation et la transformation structurelles se sont souvent faites au détriment de l'environnement, par l'utilisation intensive des ressources naturelles", a expliqué Taffere Tesfachew, Directeur de la Division chargée de l'Afrique à la CNUCED.
Une transformation structurelle durable sera difficile à mettre en oeuvre en Afrique. Il appartiendra à chaque pays de mettre au point des stratégies et des politiques en fonction de ses priorités sectorielles, de ses ressources prioritaires, de ses problèmes d'environnement, de sa situation de départ et de ses capacités intérieures.
L'accent devra être mis sur l'utilisation efficace et durable des ressources dans les domaines de l'énergie, de l'industrie et de l'agriculture notamment.
Le rapport exhorte les gouvernements africains à passer de sources d'énergie traditionnelles à des sources modernes et moins polluantes en alimentant leurs économies de plus en plus au moyen d'énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire et l' hydroélectrique.
Le développement de l'agriculture biologique s'est avéré constituer un moyen écologiquement viable d'augmenter les récoltes, d'assurer des prix plus élevés aux exploitants et d'inciter les populations à rester dans le secteur agricole plutôt que de rejoindre les mouvements migratoires vers les villes.
Le rapport estime que le processus aura besoin de l'appui de a communauté internationale. Les pays développés devront accorder une aide financière plus important à l'Afrique en particulier à des secteurs productifs comme l'énergie.
Il sera tout aussi indispensable d'accroître les transferts de technologie des pays développés et des pays émergents vers l' Afrique.
Des marges d'action plus importantes seront aussi nécessaires aux gouvernements africains de façon à pouvoir utiliser les apports de fonds et de technologies plus efficacement en fonction de leur situation particulière.