Quelles sont les causes des malheurs du franc burundais ?
Il y a d’abord la dette de l’Etat. Quand l’Etat, pour suppléer à la dette, recourt à la création monétaire par d’énormes avances de la Banque centrale, on va droit au déficit. Il faut remarquer aussi qu’il y a un manque de devises sur le marché. Les aides constituent notre première source de revenus. Or, en 2012, je crois que dans le budget de l’Etat, les dons étaient estimés à 87 milliards de francs burundais. Mais, à la fin juin, on avait reçu que 12 milliards, soit un solde négatif de plus de 75 milliards. Notons au passage qu’en 2011, les dons avaient été estimés à plus de 190 milliards de Fbu.
Il y a, enfin, la diminution des recettes d’exportation. Les prix des matières premières ont chuté sur le marché à cause, notamment, de la crise internationale.
Les conséquences ?
Le pouvoir d’achat de la population diminue au moment où le salaire et le revenu n’augmentent pas. On achète moins. Quand le pouvoir d’achat baisse, les entreprises ne vendent pas. Si elles ne vendent pas, elles ne peuvent payer les taxes. Cette situation crée une insécurité générale.
Les solutions ?
L’Etat doit jouer son rôle de pompier. Il doit éviter de financer le déficit par la création monétaire. L’Etat devrait se soumettre aux conditions de l’aide internationale. On ne peut pas vraiment faire le malin, il y a toujours des conditions. Un bailleur de fonds ou un banquier pose toujours des conditions. Il faut respecter ces conditions qui sont la bonne gouvernance et les droits de l’homme. Et si on ne respecte pas les deux, on n’aura jamais cette aide.
Il faut aussi faut aussi diversifier les produits d’exportations. Mais de ce côté-là, on ne peut pas faire grand-chose puisque les prix sont fixés sans que nous ne soyons consultés. Il faut enfin faire ce qu’on appelle le cercle vertueux en prenant des mesures pour stabiliser la monnaie.