Lors d'une conférence de presse à Genève, Volker Turk, responsable de la protection internationale au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a indiqué que l'insécurité dans la capitale Bangui s'était considérablement accrue récemment.
"Ce que nous voyons maintenant, c'est que les éléments anti-Balaka sont effectivement de plus en plus militarisés", a affirmé M. Turk, qui a récemment visité le pays. "Il y a une transformation de la violence concernant notamment les populations musulmanes qui sont de plus en plus menacées à Bangui, mais aussi dans d'autres parties de l'ouest de la République centrafricaine. Le niveau de haine est extrêmement élevé".
Jens Laerke, le porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève a indiqué pour sa part que la tendance au retour des personnes déplacées s'était inversée.
"Si la violence continue, les personnes déplacées ne pourront pas rentrer chez elles avant la saison des pluies, qui commence vraiment à la mi-avril", a déclaré M. Laerke. "La violence limitera également l'accès humanitaire et sapera nos efforts visant à stabiliser les communautés et permettre les retours".
De son côté, l'Experte indépendante des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine, Marie-Thérèse Keita-Bocoum, a averti vendredi que le gouvernement de transition avait moins d'un an pour préparer les élections et améliorer la situation des droits de l'homme et que ces avancées ne pourraient intervenir sans un soutien fort et durable.