Ces câbles révélés par plusieurs journaux montraient que Londres avait utilisé un subterfuge pour faire des Chagos, un archipel revendiqué par Maurice, un parc marin afin que ses anciens habitants ne puissent y retourner un jour. Le GRC affirme que le parc marin autour de l'archipel des Chagos priverait définitivement les Chagossiens d'un droit de retour sur leur île natale. Ce groupe de défense des anciens habitants de l'archipel, aujourd'hui exilé à Maurice et aux Seychelles, déplore que le gouvernement britannique n'ait pas jugé important de discuter avec les Chagossiens avant la création du parc. Cette mesure s'ajoute aux refus constant de Londres de respecter les différents jugements déjà prononcés par la justice britannique en faveur des Chagossiens.
Face à cela, les Chagossiens ont porté l'affaire à la Cour européenne des droits de l'Homme.
Avant même que celle-ci ne rende son jugement, Londres a décidé de faire de la zone entourant l'archipel, à l'exception de Diego Garcia qui abrite une base militaire américaine, un parc marin protégé. Sa création priverait ainsi aux Chagossiens un retour dans leur terre natal.
Les câbles diplomatiques révélés par Wikileaks en décembre 2010 ont montré que Londres avait bel et bien orchestré ce subterfuge pour barrer la route aux Chagossiens et non pour protéger la faune marine de cette partie de l'océan Indien. Selon ces câbles, on peut lire la transcription d'une conversation entre le Haut-commissaire du Territoire britannique de l'océan Indien, Colin Roberts, et un conseiller politique de l'ambassade des Etats-Unis.
"Avec l'archipel des Chagos déclaré zone maritime protégée, les Chagossiens ne pourront plus exiger un retour aux Chagos, leur île natale", aurait déclaré Colin Roberts lors de cette conversation, selon WikiLeaks. Olivier Bancoult a donc déposé devant la Haute Cour de Londres une motion le 4 juillet demandant l'autorisation de cette instance pour qu'il puisse contre-interroger Colin Roberts, et Joanne Yeadon, fonctionnaire du British Foreign & Commonwealth Office, dans le cadre de sa demande de révision judiciaire contestant la création d'un Marine Protected Area autour de l'archipel des Chagos par les autorités britanniques. L'avocat paraissant pour le compte du secrétaire d'Etat américain, Me Steven Kovats Q.C., avait argué que tout contre- interrogatoire, en se basant sur des documents obtenus manifestement de manière illégale, ne peut être permis. Le juge Stanley Burnton de la Haute cour de Londres a écarté cet argument et est d'avis que le conflit ne pourra être résolu de manière équitable sans aborder les câbles diplomatiques en question.
L'authenticité des documents n'a pas été remise en cause par le secrétaire d'Etat américain.