Lomé (© 2025 Afriquinfos)- «Les monnaies évoluant par rapport à la théorie qui a été conçue par des économistes à l’instar de Robert Mundell et Marcus Fleming, il faudra comprendre que ce n’est pas la monnaie qui a été à la base de l’échec développemental des 60 dernières années de nos Etats dans l’espace Afrique francophone, et même en Afrique anglophone».
Telle est la position clairement affichée par Thomas Nettey Koumou (économiste et premier responsable de l’association ‘Veille Economique’) lors d’une Conférence sur la monnaie qui a réuni à Lomé un parterre de personnalités ce samedi 19 avril, à la faveur de la célébration des 10 ans d’existence de l’Association précitée.

Avant les débats autour de la monnaie, en l’occurrence le CFA, l’ECO et leur rôle dans l’émergence économique des Etats africains, les participants à cette Conférence ont eu droit à un exposé magistral du Dr Koumou. Ainsi, au cours de sa présentation, Thomas Nettey Koumou, sous sa casquette d’économiste a, dans un premier temps, présenté au public le concept de monnaie, son évolution tout en jetant une lumière idoine sur la crypto-monnaie qui fascine tant d’Africains ces dernières années.
Le conférencier s’est appesanti dans un second temps sur le CFA et l’ECO en rétablissant certaines vérités économiques sur la base des théories qui fondent le fonctionnement classique de toute monnaie.
A en croire le président de l’Association «Veille Economique», la monnaie n’est, aujourd’hui, qu’un attribut marginal de la souveraineté d’un Etat. Et contrairement à la catégorie d’Africains qui pense que le FCFA empêche les pays d’Afrique francophone d’émerger économiquement, Dr Thomas Koumou se veut catégorique: «Le FCFA constitue (plutôt) une barrière de protection des pays de l’UMOA contre des géants à l’instar du Nigéria». Pour le développement économique des Etats africains, spécialement ceux francophones, l’économiste Thomas Koumou préconise dans ce sens l’amélioration de la gouvernance.
Car, estime-t-il, «quelle que soit la monnaie, le système du taux de change dans lequel ces Etats vont évoluer, si la gouvernance est véritablement vertueuse, les 60 prochaines années seront à coup sûr glorieuses».
Cette Conférence s’est tenue dans un contexte caractérisé par un houleux débat sur les réseaux sociaux dans la zone CFA sur la monnaie. Globalement, une certaine opinion centrée autour des activités de la zone CFA estime que «la pauvreté de la zone est fortement corrélée à l’utilisation du FCFA». Il est d’autre part considéré comme une «monnaie coloniale, parce que fabriquée et contrôlée par la France».
Alors même qu’en dehors du FCFA, plus d’une vingtaine de monnaies sont imprimées en terre française. Le débat panafricain autour du lien entre le sous-développement et la monnaie des ex-colonies françaises d’Afrique reste un sujet de grande passion. Particulièrement sur les réseaux sociaux.
GGKE & K. T.