Le Caire (© 2021 Afriquinfos) –Arguant de l’émergence du variant Omicron et s’inquiétant de l’efficacité du protocole sanitaire de la Confédération africaine de Football (CAF) lors de Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui démarre le 9 janvier prochain, l’Association européenne des clubs (ECA) menace de ne pas libérer les joueurs africains. Une menace à laquelle a répondu sèchement le Secrétaire général de la CAF.
Comme c’était déjà le cas il y a des années et plus récemment lors des éliminatoires de la CAF ou de la Coupe du monde 2022, la convocation des joueurs africains par leurs sélections nationales, est au cœur d’un bras de fer avec les clubs européens. Ces derniers sont très peu disposés à laisser partir les internationaux africains évoluant en leur sein. La Covid-19 est désormais devenue l’argument tout trouvé pour justifier cette réticence. En témoigne le courrier de l’Association européenne des clubs adressé à la FIFA : « À notre connaissance, la Confédération africaine de football n’a pas encore rendu public un protocole médical et opérationnel adapté pour le tournoi de la CAN, en l’absence duquel les clubs ne seront pas en mesure de libérer leurs joueurs pour le tournoi » peut-on y lire.
Si l’actuel président de la CAF, le sud-africain Patrice Motsepe n’a pas officiellement réagi à ce courrier, le Secrétaire général de l’instance, Véron Mosengo-Omba a répondu à l’AFP à ce sujet : « L’ECA n’est pas l’employeur des joueurs sélectionnés pour la CAN, n’a pas de rapport contractuel avec eux, donc ne peut pas interdire leur libération », a-t-il-indiqué. Par ailleurs, il s’est étonné des exigences concernant le protocole sanitaire, soulignant que « l’Europe est plus touchée que l’Afrique » par l’actuelle vague de Covid-19 et conserve pourtant « des stades pleins ».
Une autre réaction a été celle du Sélectionneur des Lions de l’Atlas qui considère cette sortie de l’ECA comme du mépris pour le football africain. Mais c’est à ses joueurs que le bouillant technicien a tenu à envoyer un message : « De mon côté, si le joueur ne vient pas, cela veut dire que son attachement à l’équipe nationale n’est pas assez présent. Je peux refuser de prendre dans le groupe quelqu’un qui refuse de venir, même si la menace existe de la part des clubs. Il peut dire au revoir à l’équipe nationale » a-t-il Hallilodzic sans ambages. Les prochains jours risquent donc d’être tendues entre les clubs européens et leurs pensionnaires africains convoqués pour la CAN.
S.B.