Cameroun: Maurice Kamto et le MRC se posent à Paris en alternative aux 43 ans de Paul Biya

Afriquinfos Editeur
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L'opposant camerounais Maurice Kamto s'adresse à ses partisans lors de la campagne pour la présidentielle, le 30 septembre 2018 à Yaoundé.

Plusieurs milliers de membres de la diaspora camerounaise ont assisté ce 31 mai 2025 à Paris à un meeting de l’opposant et candidat à la prochaine présidentielle au Cameroun, Maurice Kamto, pour « tout changer » après 43 ans de présidence de Paul Biya.

Plusieurs milliers de membres de la diaspora camerounaise ont assisté à un meeting de l’opposant et candidat à la présidentielle Maurice Kamto, à Paris le 31 mai 2025.

A moins de six mois de l’élection prévue en octobre 2025, le président du MRC (Mouvement pour la renaissance du Cameroun), principal parti d’opposition, s’est présenté en « messager de l’unité du Cameroun », promettant de rétablir le droit pour les Camerounais d’avoir une deuxième nationalité.

« Quand vous m’aurez fait l’insigne honneur de me confier les rênes, vous pouvez être sûr que rien n’arrivera à M. Biya et sa famille. Rien. Je m’en porte garant, je n’ai pas le temps pour la haine. J’ai le temps pour bâtir le Cameroun avec vous », a-t-il également assuré. Face à lui, sur la place de la République, ses partisans – 10.000 selon les organisateurs – saluent avec enthousiasme son « rêve d’une alternance pacifique par les urnes ». Certains brandissent des pancartes « Biya dégage, Kamto seul espoir » ou « Jeunesse debout, l’avenir nous appelle ».

« Il faut qu’il comprenne (Paul Biya, ndlr) qu’il est temps de laisser la place à celui qui donne de l’espoir », estime Thérèse C., venue d’Allemagne pour l’occasion. Pour Didier Talla, ingénieur en génie civil arrivé de Lyon, il s’agit de « montrer au monde que le candidat du peuple camerounais, c’est Maurice Kamto ». « Après plus de 40 ans de dictature, il faut tout changer. Au Cameroun rien ne marche », assène-t-il. Candidat à la présidentielle de 2018 dont il avait contesté les résultats et dénoncé un « hold-up électoral », Maurice Kamto avait été détenu par la suite pendant neuf mois. Pas question donc pour ses sympathisants que la candidature de leur champion soit écartée par les autorités, sous le motif que le MRC ne dispose pas d’élus après avoir boycotté les élections législatives de 2020, condition exigée par la loi électorale camerounaise.

Pour Maurice Kamto, il n’y a « aucun obstacle juridique » à sa candidature. « C’est une manoeuvre politicienne du régime pour tenter de bloquer le candidat qui leur fait peur car il incarne le changement véritable », affirme Guy Tassé, avocat à Paris et membre du bureau du MRC en France. A l’inverse, le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais) du Président Paul Biya, dont on ne sait s’il compte briguer un nouveau mandat à 92 ans, n’a selon Me Tassé, « aucun programme ». Pour lui, « un Président qui a fait 43 ans au pouvoir ne peut proposer aucun programme qui puisse convaincre ».

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